Les agriculteurs bernois de Mont-Soleil se rebiffent contre le photovoltaïque
La centrale solaire de Mont-Soleil, dans le Jura bernois, souhaite participer au développement du photovoltaïque en Suisse. Son projet d’agrandissement se heurte cependant aux réticences des agriculteurs sur place. Le projet d’extension est aujourd’hui suspendu au bon vouloir de la Bourgeoisie de Saint-Imier.
Crédit image: Mike Lehmann, CC_BY-AS_3.0
Les panneaux solaires de Mont-Soleil cherchent encore du terrain supplémentaire pour doubler leur puissance.
Les projets de centrales photovoltaïques se heurtent à toutes sortes de difficultés, même quand les installations sont déjà en fonction depuis longtemps. A Mont-Soleil (BE), au cœur du premier parc de production d’énergie renouvelable en Suisse, les locaux ne sont plus aussi enthousiastes. A tel point que l’extension de la centrale, vrai atout énergétique et touristique de la région, a du plomb dans l’aile depuis le retrait de deux des trois propriétaires de terrain concernés, révèle la radio neuchâteloise RTN.
Un dialogue de
voisinage fructueux
Pourtant, la société Espace découverte Energie, pendant solaire de Juvent qui
avait pu construire les éoliennes sur place, a pris langue depuis le début avec
le voisinage. Le dialogue initié il y a trente ans entre les agriculteurs et
les promoteurs sur les hauteurs de Saint-Imier a fait ses preuves. Il a permis
de créer un espace de production d’électricité qui profite à chacun.
Puissance
doublée
La future extension de la centrale solaire, annoncée l’automne dernier, subit
donc un sérieux coup de frein. Les promoteurs se tournent vers le troisième acteur
foncier, en l’occurrence la Bourgeoisie de Saint-Imier, pour le maintenir à Mont-Soleil.
Il s’agit de doubler la puissance des installations qui culmine déjà à 550 kW
pour une production annuelle de 550 MWh d’électricité injectée dans le réseau
des Forces motrices bernoises.
Agriculture peu
touchée
La Bourgeoisie imérienne est actrice de longue date de la production d’énergie
renouvelable sur son sol. Les promoteurs rappellent à l’envi que les panneaux
photovoltaïques qu’ils ont installés peuvent s’accommoder parfaitement du
travail de la terre. Le terrain couvert reste ainsi d’utilité agricole. La
Haute Ecole spécialisée bernoise a même développé de nouveaux modèles de
panneaux pour réduire cet impact sur le paysage et augmenter l’efficacité énergétique.
Le projet d’extension de Mont-Soleil répond aussi à la volonté de la Confédération d’accélérer la production d’énergie solaire. Il doit pouvoir être engagé d’ici décembre 2025 pour toucher des subventions. La Bourgeoisie de Saint-Imier doit au préalable l’approuver en mettant les terrains nécessaires à disposition.