Le viaduc de la Baye de Clarens sauvé par une technique grisonne
Le terrain se situant sous le viaduc de la Baye de Clarens (VD) s'affaisse. Un glissement de terrain menace l'ouvrage d'art historique. Le maître d'ouvrage se voyait déjà le détruire et reconstruire un nouveau pont. Mais une technique des Chemins de fer rhétiques va pouvoir le sauver à moindre coût.
Crédit image: DR/MOB
Les travaux de réhabilitation du viaduc permettant au Blonay-Chamby de circuler ont commencé le mois dernier et devraient durer jusqu’à fin 2024.
Le viaduc sur la Baye de Clarens (VD) ne sera pas détruit, mais rénové selon une technique testée dans les Grisons. Cet ouvrage construit
en 1902 et classé monument d’importance régionale est primordial pour le Chemin
de fer-musée Blonay-Chamby. Il agit en tant que trait d'union entre les
liaisons ferroviaires du Montreux Oberland bernois (MOB) et de la ligne
Vevey-Les Pléiades (MVR).
Graviers mouvants
Les travaux ont
débuté et se poursuivront jusqu’à fin 2024. Le viaduc est construit sur
un terrain qui a subi un glissement encaissé et irréversible, ce qui entraîne la
présence de graviers mouvants sous le rocher dans lequel les piliers ont été
plantés. La première arche située à l’est de l’édifice se trouve dans une zone particulièrement dangereuse et doit être impérativement remplacée.
La solution pour sauver ce viaduc serré dans la montagne a été trouvée auprès des Chemins de fer rhétiques (RhB). Elle s’inspire de travaux
déjà menés par la compagnie ferroviaire grisonne sur des ouvrages en maçonnerie
courbes installés dans des zones de glissement de terrain profond.
Ponts provisoires
Concrètement la première arche du viaduc sera démontée et des ancrages
seront mis en place dans la pente. Deux piliers seront ensuite construits pour remplacer les parties démolies. Des ponts
provisoires seront posés, permettant de réaliser la partie
supérieure de l’ouvrage. Ensuite, seulement, les travaux de renfort et remplacement du pilier fragilisé pourront être engagés. Les culées à chaque extrémité du pont seront également traitées. Ne restera alors
plus qu’à enlever les ponts provisoires et reposer la voie ferrée.
Moins cher que prévu...
Le coût de la réhabilitation est estimé à 10 millions de
francs. Moins cher que la solution envisagée initialement, estimée à 15
millions, consistant à reconstruire un nouveau pont en lieu et place du viaduc
existant.
L'idée était de créer un pont métallique avec une pile
centrale en béton ancrée dans la montagne. L’ouvrage devait reposer sur deux
culées, l’une du côté de Chamby, l’autre sur Blonay, avec un dispositif de
réglage permettant de réajuster le pont au fur et à mesure du glissement de
terrain. Ces interventions auraient dû être effectuées tous les quinze ans
environ.
Infrastructure historique
«Nous avons finalement préféré ce mode de faire pour des raisons de coût, mais aussi pour préserver cette infrastructure historique centenaire», explique Georges Oberson, directeur du groupe MOB au journal 24 Heures.