Le Valais veut construire une gigantesque installation photovoltaïque
La commune de Grengiols (VS) va accueillir l'installation de panneaux solaires bifaces sur une surface de 5 km². Le rendement énergétique qui en découlera correspondra à celui d'une grande centrale hydroélectrique.
Crédit image: Next2Sun
L'orientation et la déclivité du versant du Saflischtal, sur le territoire de la commune de Grengiols (VS), offrent des conditions idéales pour une installation photovoltaïque de grande envergure. Les modules solaires bifaciaux peuvent produire une quantité d'électricité supérieure à la moyenne, surtout en hiver, lorsque les besoins sont les plus importants.
Devant la possible augmentation de 25% des besoins en énergie en Suisse et l’abandon du nucléaire, Les experts estiment qu'une pénurie d'électricité de 50 milliards de KWh se produira d'ici le milieu du siècle. Il manquera en particulier 25 milliards de KWh en hiver. Pour réussir le tournant énergétique et réduire la dépendance des énergies fossiles, le solaire doit être massivement développé au cours des prochaines décennies. Cela comprend également les grandes installations sur des surfaces libres. Et c’est là que le projet de Grengiols-Solar (VS) intervient.
Une capacité comparable
à La Grande Dixence
Le versant qui entre en ligne de compte pour ce projet a une orientation et une
inclinaison de terrain adaptées. L'installation pourra produire de 350 à 500 KWh
par m² et ne sera pas visible depuis une zone habitée. Il est prévu d'installer
des panneaux photovoltaïques bifaciaux qui, en hiver, atteignent une plus
grande efficacité grâce à l'altitude et à la réflexion de la neige. Selon le Walliser
Bote, le rendement énergétique des panneaux répartis sur 5 km² produirait
environ deux milliards de KWh d'électricité. Ce qui équivaut à la capacité de La
Grande Dixence.
Sur mandat de l'Office fédéral de l'énergie, Jürg Rohrer, chargé de cours sur les énergies renouvelables, s'est penché sur la question de l'importance du potentiel de l'énergie solaire en Suisse. Selon ses calculs, ce potentiel est de 50 TW par an. Mais pour pouvoir l'exploiter il faudrait que 90 à 95 % des bâtiments soient équipés d'une installation. Or, il faut compter de manière réaliste avec une production de 12 à 13 TW, car le potentiel des toits n'est pas entièrement exploité.
Il faudrait ainsi une vingtaine d'installations de l'ordre de grandeur de Grengiols-Solar pour pouvoir produire l'électricité manquante. Le grand avantage des installations alpines au sol est que leur efficacité est nettement supérieure à celle des installations de plaine. C'est surtout le cas en hiver, lorsque l'électricité est rare.
Travaux
possibles en 400 jours
Le promoteur du projet solaire de Grengiols, Peter Bodenmann, a déjà fait la
promotion de Gondosolar. Selon son plan, l'installation dans la vallée de
Saflis pour l'extraction de «l'or des Alpes» pourrait idéalement être réalisée
en 400 jours. Car Peter Bodenmann affirme, à la suite de la fonte rapide des
glaciers: «Protéger le climat, c'est aussi protéger le paysage». (Stefan
Schmid/Baublatt)