Le Valais entame le projet de réhabilitation de la ligne du Tonkin
Le Conseil d’Etat valaisan a décidé de soumettre un crédit d’engagement de 22,8 millions de francs au Grand Conseil pour préfinancer les études, les procédures et les travaux de réhabilitation de la ligne ferroviaire du Sud Léman entre Saint-Gingolph (CH) et Evian-les-Bains (F). La remise en service de la ligne est prévue à l’horizon 2031-2032.
Crédit image: Remontees, CC_BY-SA_4.0
Le passage ferroviaire de la frontière pourrait être réhabilité pour étendre le réseau de transports publics du Chablais en direction d'Evian.
La réhabilitation des 17,8 km de la ligne ferroviaire du Sud Léman (ligne du Tonkin) reliant Evian-les-Bains à Saint-Gingolph (VS) vise à compléter l’extension du RER Léman-Express qui relie, depuis décembre 2019, Genève à la cité haut-savoyarde. Elle prolongerait aussi l’exploitation du RER Valais-Wallis de Brigue à Evian via Monthey, Martigny, Sion et Sierre. Notamment selon une cadence de 2 trains par heure et par sens. Cette offre contribuerait à réduire la congestion du trafic routier et ses plus de 10’000 véhicules qui traversent la frontière chaque jour, avec des pointes à plus de 13'000.
Un partenariat
franco-suisse
Après une série d’études préliminaires entre 2011 et 2017, le Conseil d’Etat valaisan souhaite désormais faire aboutir
les démarches en vue de la réhabilitation de la ligne ferroviaire du Tonkin.
C’est pourquoi il a décidé de demander au Grand Conseil l’octroi d’un crédit de
22,8 millions de francs destinés au préfinancement des études, des procédures
et des travaux de réhabilitation de la ligne, sur le territoire de
Saint-Gingolph et sur le territoire français pour le tronçon jusqu’à Evian. Sur
ces 22,8 millions, un montant maximal de 4,8 millions de francs est dédié au
préfinancement des études détaillées et de la conduite des procédures
administratives.
La France investira un montant similaire. L’inscription des études au Contrat de plan Etat Région (CPER) en France représente une étape décisive pour la poursuite de ce projet. En effet, cette inscription permettra le démarrage de la procédure administrative aboutissant à une déclaration d’utilité publique et de lancer une consultation en vue de choisir la variante d’exploitation de la ligne, une fois celle-ci remise en service.
Un projet de 300 millions de francs
Un second montant maximal de 18 millions de francs concerne uniquement la
participation du canton du
Valais au coût des infrastructures ferroviaires. Ce dernier est estimé à ce jour à 180 millions de francs. Les
investissements totaux nécessaires pour la réouverture de ce tronçon
ferroviaire sont estimés à 300 millions de francs, y compris le matériel
roulant (70 millions de francs) et les interfaces multimodales (50 millions de
francs). Cette démarche permet au canton du Valais de respecter les engagements
pris auprès de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
et de l’Etat français et s’intègrent dans les discussions actuellement
conduites par l’Office fédéral des transports (OFT).
Le Grand Conseil valaisan devrait se prononcer le mois prochain sur cette demande de crédit d’engagement. Le début de travaux pourrait intervenir en 2028 ou 2029, pour une mise en service en 2031 ou 2032 Les projections indiquent qu’environ 1,5 million de voyageurs annuels sont attendus sur cette ligne du Sud Léman.