Le Tribunal fédéral freine l’essor de l’éolien dans le Jura vaudois
Les juges de Mon-Repos demandent au groupe Alpiq et aux communes de L’Abergement, de Ballaigues et de Lignerolle (VD) de revoir le contenu d’un projet de parc de neuf éoliennes. La protection de la faune n’est en effet pas prise correctement en compte.
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Il n’est pas certain que les éoliennes prévues soient toutes maintenues dans le projet définitif.
Le Tribunal fédéral n’est pas exposé aux pressions des promoteurs des éoliennes, malgré une jurisprudence qui leur est favorable depuis de longs mois. Le groupe Alpiq et les communes vaudoises de L’Abergement, de Ballaigues et de Lignerolle l’apprennent aujourd’hui à leurs dépens. Les juges de Mon-Repos viennent de retoquer leur projet de parc de neuf aérogénérateurs, estimant que leur dossier était incomplet.
Les organisations de défense de l’environnement, et surtout la Fondation Helvetia Nostra et l’association Paysage Libre, jubilent. Elles ont réussi à retarder la réalisation de ce nouveau site de production d’électricité à la force du vent. Cela après avoir connu deux échecs sur sol vaudois, à Sainte-Croix et au Mollendruz.
Dossier à
corriger
Les opposants à ce parc, baptisé Bel Coster, font observer que la protection de
la nature, et en particulier celle de l’avifaune,
n’a pas été correctement prise en compte par les autorités communales et cantonales.
Le Tribunal fédéral leur donne raison. Les juges ont établi que l’emplacement
des mâts a été parfois mal évolué. Une modification du projet, incluant soit le
déplacement soit la suppression de quelques éoliennes, s’impose, selon la
justice.
D’une puissance totale comprise entre 27 et 36 MW, Le projet vise à produire entre 65 et 90 millions de KWh par an avec neuf grandes éoliennes de plus de 210 m de hauteur. Il alimentera 22'000 ménages. Il bénéficiera du système de rétribution à prix coûtant, instrument mis en place par la Confédération pour promouvoir les énergies renouvelables et de couvrir le risque financier encouru pour son exploitation. Il fait aussi partie du Plan directeur cantonal vaudois. Ses instigateurs doivent maintenant revoir leur copie.