Le réseau hydrothermique GeniLac avance contre vents et marées
La construction du réseau hydrothermique GeniLac progresse, malgré les complications engendrées par la pandémie et le contexte géopolitique. L'infrastructure permet de produire du froid et du chaud grâce à l'eau du Léman. Elle doit être raccordée à 350 bâtiments d'ici 2045. En 2021, SIG a construit 3 km de réseau souterrain et raccordé neuf nouveaux bâtiments. Les travaux pour poser des conduites au fond du lac ont débuté au mois de juin.
Crédit image: sig-ge.ch
La station de pompage (STAP) du Vengeron sera le coeur de GeniLac. Sa construction a progressé avec l’installation des pompes et des échangeurs d’énergie.
D’une longueur de 30 km, entièrement
souterrain, GeniLac est le plus grand réseau hydrothermique jamais construit à
Genève. Conçue à l’origine pour produire du froid et remplacer les
climatiseurs, très énergivores, cette infrastructure réalisée par SIG produit
également du chauffage grâce à des pompes à chaleur connectées au réseau.
GeniLac est composé de deux réseaux, l’un, en boucle ouverte vers le
centre-ville qui s’étend jusqu’au Rhône, et l’autre, en boucle fermée qui relie
l’aéroport et s’étend jusqu’au Quartier de l’Etang. D’autres boucles fermées
verront le jour dans les secteurs du PAV (La Praille-Acacias-Vernets), de la
Gare des Eaux-Vives et des HUG.
Consommation énergétique nettement réduite
Toute l’installation fonctionne avec de l’électricité 100% renouvelable et
permet une diminution de 80% de la consommation d’électricité pour la
climatisation et de 80% des émissions de CO2 pour le chauffage. A l’horizon 2045, lorsque 350
bâtiments seront raccordés,
cela représentera une réduction de 70 GWh d’électricité par an, soit
l’équivalent
de la consommation annuelle de 27'000 ménages ainsi qu’une diminution de
70’000 t de gaz à effet de serre par an pour le canton de Genève, à
savoir l’équivalent des émissions de 192’000 camions de 30 t.
Crédit image: sig-ge.ch
L’eau est captée dans le lac Léman à 45 m de profondeur, à une température moyenne d’environ 7 degrés. Elle est ensuite acheminée jusqu’à une station de pompage, passe par un échangeur, puis est transportée dans des conduites souterraines jusqu’aux bâtiments raccordés.
Le déploiement du réseau GeniLac s’est poursuivi en 2021.
Les micro-tunneliers ont percé les galeries souterraines entre le Vengeron et
Palexpo, permettant de commencer la pose des conduites dans la boucle qui
reliera l’aéroport. La construction de la station de pompage du Vengeron, le
cœur de GeniLac, a progressé avec l’installation des pompes et des échangeurs
d’énergie. La mise en service est prévue en 2024.
30% de production supplémentaire
De plus, sur le réseau urbain, SIG a posé avec succès des
tuyaux sous le quai du Seujet. Les travaux sont terminés et 43 arbres ont été replantés
pour remplacer les 34 qui ont été coupés. 9 nouvelles installations ont été mises en service. En
2021, GeniLac a produit 33 GWh de froid et de chaud, ce qui représente une
hausse de près de 30% par rapport à 2020.Depuis début juin, les conduites sont assemblées sur une
longueur de 80 m, puis immergées au fond du lac à une profondeur de 45 m, pour
puiser de l’eau à une température moyenne de 7 degrés, avant de la restituer à
son milieu naturel.
Crédit image: sig-ge.ch
Les galeries souterraines entre le Vengeron et Palexpo sont percées. La pose des conduites dans la boucle qui reliera l’aéroport à GeniLac peut commencer
Le but du processus est de réduire au maximum la consommation d’eau en créant une boucle fermée
permettant de valoriser les échanges thermiques et ainsi réduire l’utilisation
de la ressource naturelle. SIG surveille l’impact sur la température du lac
Léman et l'eau puisée au fond du lac, à une température moyenne de 7 degrés, est
rejetée en surface où l’eau est plus chaude, ou dans le Rhône.
L’ONU Genève, pionnière de la climatisation écologique
Avant GeniLac, un premier réseau thermique renouvelable a été conçu à Genève sous l’impulsion de l’Etat de Genève, de l’Office cantonal de l’énergie (OCEN)
en partenariat avec Serono et SIG.
GLN, Genève-Lac-Nations, est né en 2008,
composé d’une station de pompage au bord du lac et d’un réseau de 5 km. Il
permet de remplacer les climatiseurs très gourmands en énergie.
L’ONU fait figure de pionnière de la thermique renouvelable et se raccorde en premier en 2009. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou encore l’Organisation météorologique mondiale (OMM) suivent dans la foulée. Une décision qui leur permettra de diminuer leur consommation énergétique pour le rafraichissement de leurs bâtiments de 80%.
Partenariat avec l'ONU
L’ONU a décidé de construire les installations pour produire du
chauffage avec GeniLac. Des pompes à chaleur (PAC) qui fonctionneront avec de
l’électricité 100% renouvelable seront installées et mises en service en 2025.
A ce moment-là, l’ONU Genève réduira ses émissions de gaz à effet de serre pour
le chauffage de 80%, émissions qui se chiffrent actuellement à environ 3500 t
par an. Une belle contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.