Le pont genevois du Mont-Blanc est orphelin de sa future passerelle
La Ville de Genève ne construira finalement pas d’ouvrage piéton et cyclable à côté de son pont du Mont-Blanc. Son corps électoral n’en a finalement pas voulu, préférant organiser la mobilité douce d’une rive à l’autre de la rade en comptant sur les points de passage existants.
Crédit image: Pierre-Alain Dupraz Architectes, Ingeni, infographiste onirism
L’ouvrage aurait eu pour vertu de soulager le trafic sur le pont routier contigu. La Ville promet de rechercher d’autres solutions.
Après des années de gestation et beaucoup de tribulations politiques genevoises, le projet de passerelle piétonne et cyclable à côté du pont du Mont-Blanc a sombré. Par 54% des voix, le corps électoral lui a porté le coup de grâce. Les tenants de la mobilité douce n’en étaient pas majoritairement convaincus.
Mobilité et
patrimoine
La contestation du projet portait sur deux éléments. Le premier touche la
mobilité douce. Pour les partisans de la passerelle, il fallait décharger le
pont du Mont-Blanc de son trafic vélos et piétons. Pour les adversaires, les
passages du Rhône par les passerelles de La Machine et des Bergues suffisent à
assurer une liaison cyclable entre le nord et le sud de la rade. Les défenseurs
du patrimoine ont aussi indiqué que le nouvel ouvrage allait dénaturer
sensiblement la qualité architecturale du site. Au contraire, la Ville de
Genève estimait que le nouvel ouvrage allait l’embellir. Les électeurs ne l’ont
pas entendu de cette oreille.
Le problème
demeure
La création de cette passerelle aurait été coûteuse. Mais l’exécutif de la Cité
de Calvin estime dans un communiqué que les arguments financiers n’ont pas été
déterminants dans le verdict populaire. Du reste, les 54 millions demandés
auraient bénéficié de larges subventions cantonales et fédérales. Il souligne
la qualité des discussions qui ont précédé le scrutin, et relève que la situation
actuelle n’est pas satisfaisante pour les piétons et les cyclistes.
Reposant sur une seule pile dans l’alignement de l’Ile Rousseau, le projet prévoyait deux portées distinctes, construites en acier et en béton. Un long banc de bois accueillait les piétons. Le résultat du vote réoriente la réflexion sur les espaces du pont du Mont-Blanc et sur l’évolution de l’image directrice de la rade de Genève.