Le Macumba fait de la résistance en attendant que Migros fasse table rase
Plus de six ans après avoir définitivement fermé ses portes, le Macumba tombe en ruines. Racheté par Migros France, l’ancien temple de la nuit est censé devenir une extension du Vitam Parc voisin. Mais des habitants s’y opposent.
Crédit image: Editions Favre
C’est dans sa Haute-Savoie natale que l’entrepreneur Roger Crochet a implanté le plus grand et le plus beau de tous les Macumbas, celui de Saint-Julien-en-Genevois. En 2015, une page se tourne pour des milliers de noctambules: le « club des clubs » ferme définitivement ses portes.
Mythique, le Macumba a été pendant des décennies une des plus grandes et prisées discothèques d’Europe. Las, les modes passent, les lieux cultes aussi. En 2015, le temple de la nuit a définitivement fermé ses portes; terrain et bâtiment ont été rachetés par le groupe Migros France.
70'000 m2 pour permettre à Vitam Parc de se développer
La volonté
affichée par le géant orange est de raser le complexe existant pour élever un
centre commercial, culturel et de bien-être. Une construction qui s’inscrit
dans la suite de Vitam Parc, centre aquatique et de détente, où Migros a déjà
installé un centre commercial. L’idée étant de transférer ce dernier sur les
ruines du Macumba pour libérer de l’espace et agrandir le parc de loisirs. Le
projet, couvrant une surface de 70’000 m², comprend aussi des restaurants,
des espaces musicaux. Sur le plan architectural, les toitures seront largement
végétalisées pour favoriser l’écosystème. Des places de parkings sont prévues
en souterrain.
Crédit image: X-TU
Migros persiste et signe. Malgré les retards, l'enseigne orange veut remplacer le Macumba par un centre commercial, culturel et de bien-être, complément de son Vitam Parc voisin.
Mais voilà… plus de six ans après, on attend toujours. Les habitants de la région, eux, ne restent pas les bras croisés. Un collectif local s’oppose à l’implantation d’un centre commercial de plus dans la région limitrophe de Genève. Ils proposent d’innover en construisant un complexe nouvelle génération avec un planétarium, une «arène électro», un théâtre et la présence de commerces aussi, mais loin de la mode et de la consommation à outrance. Ils prônent les supermarchés en circuit court avec des produits du terroir, et veulent donner la priorité à la durabilité et l’équité.
Retard à l'allumage
Chez Migros France,
on ne se prononce pas sur les revendications locales. Pauline Ogé, responsable
Communication interne et institutionnelle de Migros France, a d’ailleurs
déclaré à La Tribune de Genève que le projet initial est toujours d’actualité.
Même si, «fin 2019, nous avons connu un fort ralentissement du projet en
reportant à plusieurs reprises la phase de concertation publique en fonction du
calendrier politique. Mais les discussions reprennent progressivement leur
cours avec les différentes parties prenantes et nous aurons la possibilité de
reprendre la parole au sujet du projet d’extension du Vitam d’ici la fin de
l’année.» Affaire à suivre.