Le Groupe E veut construire une centrale électrique au fil de l’Areuse
Les études de l’Université de Neuchâtel l’ont montré. Une rivière souterraine coule entre la Vallée de la Brévine et la source de l’Areuse, dans le Val-de-Travers. Encore faut-il en déterminer le tracé exact pour que le Groupe E puisse en exploiter la force pour produire de l’électricité.

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La source de Saint-Sulpice est en fait une résurgence karstique des eaux passant par les emposieux de la Vallée de la Brévine.
Depuis des décennies, l’exploitation de la force hydraulique de l’Areuse dans le Val-de-Travers (NE) est tributaire du sous-sol karstique. Mais les géologues ne connaissent pas encore avec précision par où l’eau collectée par les emposieux de la vallée de la Brévine passe pour rejoindre la source de la rivière, au-dessus de Saint-Sulpice. C’est pour mieux augmenter la production hydroélectrique de l’endroit que le Groupe E va faire sonder les entrailles de la terre par l’institut suisse de spéléologie et de karstologie (Isska).
Un potentiel
hydrique avéré
Si les phénomènes de résurgence sont connus en amont du Val-de-Travers,
plusieurs études techniques de l’Université de Neuchâtel confirment l’existence
d’une rivière souterraine dans la montagne, en amont d’un village à la très
forte tradition industrielle au fil de l’eau. Le Groupe E, qui exploite déjà un
barrage et une petite centrale à cet endroit, saisit aujourd’hui tout le potentiel
énergétique de l’exploitation des eaux souterraines.

Crédit image: Ludovic Péron, CC_BY-SA_4.0
L'exploitation hydroélectrique de la rivière ne répond plus aux besoins de la région. Elle doit être intensifiée, selon le Groupe E.
Le fournisseur d’énergie veut donc construire une centrale hydroélectrique pour exploiter cette ressource. Il entend créer une nouvelle chute de 220 m de hauteur pour produire à terme jusqu’à 32 GWh d’électricité par an. Soit l’équivalent de la consommation de 7000 ménages. Mais cela passe par l’exploration des galeries pouvant menant au jackpot souterrain.
Les spéléologues
en action dès avril
Les spéléologues seront à pied d’œuvre dès le mois d’avril. S’ils découvrent la
rivière souterraine, le Groupe E mènera des forages exploratoires pour déterminer
exactement où les eaux pourraient être captées. Il assure aussi mener ses
études en concertation avec les autorités publiques concernées, et dans le respect
de la protection de l’environnement. Sa nouvelle centrale pourra aussi servir à
alimenter d’autres infrastructures, comme le chauffage à distance.