Le géant hydroélectrique de Nant de Drance entre en service
Après 14 ans de travaux, la centrale hydraulique de Nant de Drance entre en service pour consolider l’approvisionnement en électricité depuis les deux lacs artificiels d’Emosson, dans la vallée du Trient (VS). Six pompes-turbines géantes vont ainsi pouvoir produire des millions de KWh sous terre.
Crédit image: Alpiq
La salle des pompes-turbines est une cathédrale de presque 200 m de long pour 32 m de large et 52 m de haut.
C’est un pas de géant dans le redéploiement des ressources hydrauliques de la Suisse. La centrale de Nant-de-Drance, à Emosson (VS), est désormais en service. Aménagées dans une galerie forée entre les deux retenues d’eau, les installations de pompage-turbinage assureront une production continue d’électricité à très haute tension,
Les acteurs du projet, à savoir le groupe Alpiq, les CFF, le fournisseur d’énergie IWB et les Forces motrices valaisannes (FMV), soulignent dans un communiqué que leur nouvelle centrale offre une meilleure stabilité d’approvisionnement que le photovoltaîque et l’éolien, plus vulnérables en fonction des saisons. Elle permet de compenser les variations sur le réseau électrique et de maintenir l’équilibre entre production et consommation d’électricité.
Pompage et
turbinage
La nouvelle centrale est un monstre enterré à 600 m de profondeur. Elle se
compose de six pompes-turbines d’une puissance de 150 MW chacune. Ces machines
peuvent passer en cinq minutes du pompage au turbinage – ou vice-versa - à une pleine
puissance de 900 MW. Le lac supérieur d’Emosson, retient 25 millions de mᶟ d’eau,
ce qui représente une capacité de stockage de 20 millions de KWh.
Vieux barrage
rehaussé
Les travaux ont
duré 14 ans. Ils rappellent la grande épopée de la construction de barrages au
siècle dernier. Jusqu’à 650 ouvriers et 60 entreprises ont ainsi œuvré entre
les deux lacs d’Emosson et sous terre. Le vieux barrage a été surélevé de
21,5 m pour doubler la capacité de son lac. La construction de la centrale
a nécessité le forage de 17 km de galeries et l’excavation de 400'000 mᶟ
de roches. La salle des turbines est une cathédrale de 194 m de long, 32 m
de large et 52 m de haut.
L’environnement
pas oublié
Nant de Drance est aussi le fruit d’une collaboration entre constructeur et
défenseurs de l’environnement. Quatre projets d’un coût total de 22 millions de
francs vont compenser l’impact environnemental des nouvelles installations,
centrale et ligne électrique comprises. Il s’agit notamment de créer de
nouveaux biotopes et de nouveaux habitats pour diverses espèces animales ou
essences végétales menacées.
Le projet Nant de Drance a coûté 2 milliards. La population pourra le découvrir en septembre. La centrale assure un avenir à la production hydroélectrique en Suisse, ainsi qu’à son réseau d’approvisionnement énergétique du pays.