Le forage géothermique de Vinzel doit dévier de sa trajectoire
Les sondages géothermiques de la Côte vaudoise livrent leurs premiers résultats, et cela oblige l’entreprise EnergeÔ à revoir ses plans de forages pour son site exploratoire de Vinzel- Il est notamment nécessaire de dévier le parcours du puits initial pour atteindre l’aquifère.
Crédit image: EnergeÔ
Célébré en grande pompe en novembre dernier, le forage a depuis réservé son lot de surprises.
Après deux mois de travaux, le forage géothermique de Vinzel, sur la Côte vaudoise, livre ses premiers résultats. L’entreprise EnergeÔ peut ainsi adapter son projet au terrain rencontré, et cela passe par la réalisation d’un puits secondaire, car ses objectifs initiaux n’ont pu être que partiellement atteints.
Les forages démarrés en novembre dernier ont atteint une profondeur de 2260 m. Ils ont pu confirmer la présence des fractures nécessaires à la formation d’un aquifère. Les calcaires traversés sont plus épais que prévu. La consolidation des parois du puits est aussi plus difficile qu’escompté et l’interprétation des caractéristiques hydrologiques du sous-sol est ardue. De plus, la présence d’eau est avérée, mais les tests de productivité entrepris sont encore difficilement exploitables.
Déviation en
profondeur
Le puits initial a été divisé en quatre secteurs. Le forage des trois premiers n’a
connu aucun problème. Par contre, le tronçon le plus profond doit être
condamné, révèle EnergeÔ. Il faut en effet dévier le parcours du forage initial
pour le rapprocher du plan de faille principal. Ce nouveau puits transversal
démarre à près de 2 km de profondeur pour atteindre 2175 m, dans une zone
rocheuse du Jurassique moyen située plus au nord du forage initial.
Crédit image: EnergeÔ
L’exploitation de la chaleur en sous-sol se fera par le biais de deux puits.
Pour mémoire, le gisement géothermique de Vinzel vise à chauffer entre 1500 et 3000 ménages. Le projet EnergeÔ Vinzel est différent des projets de Bâle et Saint-Gall sur plusieurs aspects, notamment sur la profondeur, car Bâle et Saint-Gall sont des chantiers dits de « grande profondeur », alors que Vinzel vise la moyenne profondeur, ce qui change la donne notamment en termes de sismicité et de sécurité. Le canton de Vaud mise beaucoup sur cette forme d’énergie, surtout après la suspension d’un autre forage entrepris à Lavey, dans le Chablais.