Lausanne veut construire une île pour les oiseaux migrateurs
Les oiseaux participent à l’éclosion de la biodiversité. C’est ainsi que la Ville de Lausanne entend profiter de travaux d’amélioration de l’évacuation des eaux de crue à Dorigny pour implanter une nouvelle île dans le lac Léman.
Le site de l’Université de Lausanne, à Dorigny, est traversé par le ruisseau de la Chamberonne, riche de trois affluents. Ce qui augmente les risques d’inondations en cas de crues. Force est donc d’élargir le lit de cette petite rivière, tout en favorisant en parallèle la biodiversité. Les ruisseaux, enterrés depuis longtemps pour répondre aux besoins du développement urbains, méritent aujourd’hui d’être revitalisés.
C’est pour profiter de cet élan en faveur de l’environnement que la Ville de Lausanne veut créer une île pour oiseau à l’embouchure de la Chamberonne, soit sur la rive du lac à la hauteur du Parc Bourget. Elle s’inscrit ainsi dans le programme des travaux d’amélioration du débit hydraulique du cours d’eau, menés à la fois par le canton de Vaud et la Confédération. Les études menées pour éviter l’ensablement de la baie de Vidy ont permis de choisir un emplacement à 70 m des rives pour ce petit paradis des oiseaux. L’investissement est estimé à 2,5 millions, et est largement subventionné par le canton et la Confédération. L’ile sera baptisée Leusonna et pourra servir de centre d’observation du Centre ornithologique de la capitale vaudoise.
Nouvelle galerie
Ce projet d’île est un peu la cerise sur le gâteau des travaux d’amélioration des rives de la Chamberonne et du réseau d’évacuation souterrain des eaux en cas de crue du site universitaire de Dorigny. Il s’agit de réduire les risques d’inondation par la construction d’une nouvelle galerie d’évacuation et de renaturer les berges de la Chamberonne. Le coût de ce projet, financé aux trois-quarts par des subventions fédérales et cantonales, s’élève à 61 millions de francs.
La nouvelle galerie d’évacuation aura une longueur de deux kilomètres pour un diamètre de 3 m. Le trop plein de eaux de surface y accédera par des puits de 10 et 20 m de profondeur. L’EPFL a procédé à une simulation numérique en trois dimensions de l’aménagement. Des collecteurs seront installés en surface pour régler le débit d’évacuation vers le lac. Pour la Ville de Lausanne, la galerie permettra aussi d’évaluer le trop-plein d’eaux claires des quartiers du Désert et de La Blécherette, et ainsi de décharger la station d’épuration de Vidy.