Lausanne doit investir 100 millions pour de l’eau fraîche du Pays d'Enhaut
Un cinquième de l’eau de Lausanne vient des Préalpes vaudoises. Mais, âgé de plus de 120 ans, le réseau des canalisations est en bout de course. Longues de 29 kilomètres, les conduites de fonte doivent être remplacées. Et impossible de suivre l’ancien tracé enterré dans quantité de parcelles privées.
Crédit image: Frédéric Rochat-Mercier / coll. Musée Historique Lausanne.
Entre 1899 et 1901, Lausanne qui venait de racheter l’eau du Pays-d’Enhaut a construit une conduite de 29 km entre l’usine de Sonzier et le réservoir du Calvaire, à Lausanne. Ici la tranchée et les canalisations vers Lutry pendant le chantier d'adduction.
L’eau n’a jamais aussi bien porté son alias d’or bleu. Et rien n’est trop cher pour assurer à la population lausannoise un apport permanent d’eau potable. Alors que le chef-lieu vaudois vaudois investit déjà 125 millions (et sans doute davantage) pour la nouvelle usine de pompage de Saint-Sulpice, elle doit désormais faire face à un nouvel engagement massif. En effet, le réseau en provenance des Préalpes vaudoises est atteint par la limite d’âge et doit - à tout prix - être renouvelé. Le coût : 100 millions supplémentaires !
Impossible de boire l'eau du Léman
Depuis le
tournant du XIXe siècle, c’est-à-dire plus de 120 ans, Lausanne est alimentée
en eau fraîche par le Pays d’Enhaut. A l’époque, le Léman était un tout-à-l’égout
imbuvable. Une conduite à travers champs, longue de 29 km, avait été créée entre
l’usine de Sonzier, sur les hauts de Montreux, et le réservoir du Calvaire, à
Lausanne. C’est ce réseau qui fournit aujourd’hui 20% de la consommation d’eau
potable du chef-lieu qu’il s’agit de remplacer.
Crédit image: Marino Trotta / Ville de Lausanne
L’usine de Sonzier a été mise en service en 2013 pour traiter les sources du Pays-d’Enhaut. Elle va devoir être transformée pour augmenter sa capacité de filtrage d'eau.
«Cela va être une grosse affaire: il va falloir se coordonner avec toutes les communes traversées par le chantier», déclare le municipal Pierre-Antoine Hildbrand à 24 heures. Les travaux, dont le budget doit encore être approuvé par le Conseil communal de Lausanne, prévoient de faire passer les conduites d’eau entre l’usine hydroélectrique de Sonzier et le réservoir de La Croix-sur-Lutry le long des routes cantonales et communales. En effet, si en 1900 les canalisations avaient été enterrées dans les champs, la densification actuelle rend aujourd’hui l’opération irréalisable au vu de la quantité de parcelles privées touchées.
Première phase de travaux
Mais avant de
se lancer dans cette guerre des tranchées, il est envisagé de relier la source
du Pont-de-Pierre à l’usine de Sonzier et de faire remonter cette eau au niveau
du tracé, afin qu’elle s'écoule vers Lausanne par la seule force de la gravité le long d’une conduite unique. La
capacité de filtrage de l’eau de l’usine de Sonzier devra également être
augmentée. Cette première phase
des travaux est budgétisée à 29 millions de francs.