L’ancienne centrale hydroélectrique jurassienne de Bellefontaine a vécu
Le canton du Jura doit définitivement enterrer la réfection des anciennes installations hydroélectriques de Bellefontaine, dans le Clos du Doubs. L’ancienne centrale est irréparable et les conditions ne sont pas remplies pour une exploitation rentable. Le site sera assaini.
Crédit image: Canton du Jura, Office de l'environnement
L’exploitation de la force hydraulique est donc bel et bien enterrée en aval de Saint-Ursanne.
Il n’y aura pas de nouvelle centrale hydroélectrique le long du Doubs entre Saint-Ursanne et Ocourt (JU). Les conditions de réhabilitation du seuil de Bellefontaine, hors service depuis 1972, ne sont pas réunies pour envisager une exploitation rentable du site, communique le gouvernement jurassien. Le potentiel énergétique fait en effet défaut sur place.
Une rivière
ultra protégée
Pourtant, le Jura a tout fait pour sauver le site, composé d’un canal menant à
une unité de production électrique fermée depuis des années. Les installations
ne peuvent plus remplir leur rôle compte tenu du contexte économique actuel et
des conditions de protection frappant le Doubs.
Flore et faune
menacées
Le seuil de Bellefontaine n’a plus été entretenu depuis un siècle. Sa réfection
coûterait environ 5 millions de francs. Le socle sur lequel coule la rivière
est dégradé et vieillissant. Les travaux de réparation risquent aussi de porter
une atteinte irréversible à la flore et la faune piscicole, indique encore le
gouvernement jurassien. De plus, le site se trouve à proximité immédiate de
plusieurs objets classés d’importance nationale. Le canton du Jura va donc se
borner à assainir ce seuil sans réhabiliter les installations.
Coût de revient
du kWh trop élevé
Un calcul de rentabilité a enfin sonné le glas de ce projet de restauration. La
construction d’une nouvelle centrale hydroélectrique est estimée à trois
millions de francs. Avec les travaux de réfection du seuil, le coût de revient
du kWh pourrait atteindre 60 centimes. Ce qui n’est pas économiquement
supportable. De plus, les 200 kW de l’ancienne centrale ne peuvent pas entrer
en ligne de compte pour une aide à l’investissement dans de nouvelles
installations, explique enfin le canton du Jura.