L’abbaye fribourgeoise d’Hauterive revalorisera son espace liturgique
Quatre ans de restauration donnent l’occasion à l’église abbatiale Sainte-Marie d’Hauterive (FR) de repenser sa vocation liturgique. La Fondation de l’abbaye met ainsi à l’enquête complémentaire un nouvel espace pour le culte. Les fidèles y côtoieront les moines cisterciens qui font vivre le lieu.
Crédit image: CC_BY-SA_3.0
L’abbaye accueille de nombreux visiteurs, même si sa communauté monastique aspire au recueillement, voire à l’ascétisme.
Entamée en 2019, la restauration de l’église Sainte-Marie de l’abbaye fribourgeoise d’Hauterive entre dans une nouvelle étape. La Fondation qui mène ces travaux met à l’enquête complémentaire l’agencement du nouvel espace liturgique du lieu de culte ouvert en 1138. Le mode de vie des moines cisterciens s’y fondra avec les hôtes de la communauté, dans le respect du très riche patrimoine culturel et historique des lieux.
La démarche n’est pas anodine. Les membres de la communauté monastique ont dû pendant les travaux de réfection de leur église migrer dans une chapelle provisoire aménagée dans leur ancien réfectoire. La séparation avec le monde extérieur imposée par leur rite est alors devenue poreuse. Comme l’abbaye accueille de nombreuses personnes en quête de spiritualité, il a fallu partager l’espace. Tout en attendant le moment de réintégrer l’église et de s’adapter.
Spiritualité et
culture en symbiose
Le nouvel espace liturgique aidera les moines cisterciens à mieux faire valoir
leur pratique spirituelle. Les travaux de restauration entrepris dans l’église
ont aussi révélé des trésors que le patrimoine culturel fribourgeois veut mettre
davantage en valeur. Le centre de gravité du nouvel espace retrouvera ainsi le chœur,
siège de la vie liturgique cistercienne.
Crédit image: CC_BY-SA_3.0
Véritable centre de gravité du rite cistercien, les stalles en chêne de l’église seront remontées à l’identique après avoir été restaurées.
Les stalles en chêne du chœur sont uniques. Elles ont souffert à leur base de pourriture sèche, ce qui a rendu leur restauration absolument nécessaire. Il a donc fallu les déposer et les traiter, comme tout mobilier ancien. Elles seront remontées à l’identique. Leur démontage a permis aux archéologues de découvrir des décors peints dans un bon état de conservation et de nombreux ossements humains.
Le futur espace liturgique de l’église Sainte-Marie va donc tenir compte des rites de circulation des fidèles et des moines pendant les offices. La Fondation d’Hauterive a aussi lancé un concours international auprès des meilleurs spécialistes du vitrail, pour rénover la grande verrière du chœur de l’église abbatiale. D’un coût estimé à neuf millions de francs, le projet de restauration veut valoriser le lieu de culte en retrouvant ses différents atouts historiques, depuis le Moyen-Age jusqu’à nos jours. Les travaux doivent se terminer en 2025.