L’abbaye cistercienne de Clairvaux sera reconvertie dans le tourisme
Les collectivités locales du département français de l’Aube ont désigné le bureau chargé de reconvertir le site de l’abbaye de Clairvaux. Les bâtiments conventuels ont été transformés en prison il y a deux siècles, et l’heure est venue de leur restituer une activité économique et touristique digne de leur riche histoire.
C’est l’un des plus beaux joyaux de la Chrétienté en Occident, quoique peu épargnée par les vicissitudes de l’Histoire. L’abbaye cistercienne de Clairvaux, reconvertie par Napoléon 1er en prison, est à l’aube d’une nouvelle vie. L’Etat français, la Région Grand Est et diverses collectivités locales ont désigné le bureau qui va piloter la reconversion du site médiéval. Ils entendent y développer une activité économique et touristique, dans le respect de ses atouts patrimoniaux.
Crédit image: Prosopee, CC_BY-SA_3.0
L’ancienne porterie de l’abbaye donnait jusqu’à l’année dernière sur une prison de droit commun.
Le projet de transformation de ces bâtiments à très haute valeur historique tire profit de la fermeture, en octobre dernier, de leur activité pénitentiaire. Même si une partie du site est accessible aux visiteurs. Il s’agit avant tout de créer un partenariat entre l’Etat français et ses collectivités locales, en symbiose avec le bureau choisi pour revaloriser le site.
Une restauration
lourde
Le bureau d’architectes-paysagistes mandaté sera donc chargé d’élaborer une restauration
exemplaire de ce monument. La prison créée au XIXe siècle dans l’espace conventuel
devra surtout être assainie, pour abandonner sa fonction de réclusion. Le site
doit être attractif, indique les collectivités concernées dans un communiqué. Ses
espaces extérieurs doivent aussi être réaménagés. Certaines activités
économiques doivent aussi contribuer à renforcer l’attractivité du lieu.
Un rayonnement séculaire
Fondée au XIIe siècle par des moines venus de Cîteaux, en Bourgogne, , l’abbaye
cultive donc une tradition de double enfermement, des moines cisterciens jusqu’aux
détenus de droit commun. Elle se situe au cœur de la Champagne, à quelque 75 km
de Troyes. La communauté religieuse fondée par saint Bernard de Clairvaux a compté
jusqu’é près de 900 moines au Moyen-Age. Elle était au cœur des circuits commerciaux
de son époque. La Révolution française a fini par vendre ses imposants
bâtiments à un industriel, avant que Napoléon ne les rachète en 1808 pour les transformer
en prison. Les bâtiments actuels témoignent encore des transformations qu’ils
ont subies au XVIIIe siècle.