La rade de Genève aura sa passerelle piétonne à côté du pont du Mont-Blanc
La Ville de Genève construira enfin une passerelle piétonne à côté du pont du Mont-Blanc. Les élus municipaux ont donné leur absolution à ce projet qui créer une promenade continue d’une rive à l’autre de la rade. La construction de cet ouvrage en acier et en bois promet de belles prouesses techniques.
Crédit image: Dupraz Architectes
Un ouvrage de près de 250 m de longueur offrira bientôt aux piétons un nouveau coup d’œil sur la rade de Genève.
Attendue depuis plus de 20 ans, la passerelle piétonne enjambant la rade de Genève à côté du pont du Mont-Blanc sera enfin construite. Le Conseil municipal de la Cité de Calvin a accepté d’octroyer un crédit de 58 millions, dont 26 à la charge de la ville. Mais les débats ont aussi porté sur la circulation en ville et la coexistence entre trafic routier, piétons et vélos.
Débat de la
rade ressuscité
Derrière ce que les partisans du projet ont appelé une « construction d’une
simple passerelle piétonne », certains élus de droite ont voulu ressusciter
le débat sur la traversée de la rade, vieux serpent de mer de la politique
genevoise. Pour l’exécutif de la Ville, ce n’est ni plus ni moins que l’amélioration
de la mobilité douce entre les deux rives dont il est question. La construction
de ce pont piéton, fruit d’un concours d’architecture, va aussi réaménager les
abords de la traversée routière du bout du lac. Elle créera un « belvédère »
sur la rade, a même plaidé un conseiller municipal.
Accès par rampe
et ascenseur
Le projet créera une promenade piétonne de 4,8 m de largeur et agrémentée
d’un long banc de 250 m de longueur à côté du pont routier. Ce dernier y gagnera
l’aménagement d’une voie cyclable. L’ouvrage sera accessible aux personnes à
mobilité réduite du côté du Jardin anglais, et par un ascenseur par le bâtiment
de la Compagnie de navigation. Le pont en acier et en bois, long de 234 mètres,
reposera sur une seule pile pour favoriser la navigation entre le lac et le
Rhône et protéger les fonds lacustres. Sa construction provoquera le déplacement
de deux débarcadères métalliques.
Des pieux pour
les culées et la pile
Lancer un nouveau pont, même piéton, au cœur de Genève ne sera pas une sinécure.
En rive gauche, il faudra ancrer sa culée sur 64 pieux de 50 cm de
diamètre et de 20 m de profondeur. Celle-ci sera en outre lestée par un puits
de 9 m de diamètre réalisé avec un réseau de pieux sécants rempli de remblais.
En rive droite, ainsi que pour l’unique pile, les fondations reposeront également
sur un groupe de pieux.
Assemblage par
éléments
La passerelle métallique aura un pont de 1500 tonnes. Elle sera assemblée et
peinte par tronçons au moyen de sous-modules livrés par camions sur la zone d’assemblage
et par barges sur les lieux de pose. Le tablier sera étanchéifié et recouvert de
bitume. Il sera flanqué de garde-corps et muni de dispositif de récolte des
eaux.
Les travaux exigent enfin que la Ville conclue un contrat de concession par le Grand Conseil genevois pour l’utilisation du domaine publique cantonale sur l’emplacement de l’ouvrage. Cet accord doit dépasser une durée de 25 ans.