La Ville de Berne ne veut pas faire sauter les bouchons de l'A1
Aux heures de pointe, l'A1 entre le Wankdorf et Schönbühl est trop souvent engorgée. Pour fluidifier le trafic, il est question d'élargir les voies de ce tronçon. Mais le Conseil municipal de Berne s'y oppose vertement en raison de la contradiction
avec les objectifs climatiques de la Confédération et de la capitale
Crédit image: Astra / a1-bern-nord.ch
Vue sur l'autoroute du Grauholz: le projet prévoit d'y construire une voie supplémentaire par sens de circulation. A l'avenir quatre voies devraient être disponibles dans chaque sens.
Le projet A1 Wankdorf-Schönbühl est actuellement encore à
l'enquête publique jusqu'au 25 octobre. Différentes mesures doivent permettre
d'optimiser la fluidité du trafic sur ce tronçon d'autoroute. Il est notamment
prévu d'ajouter des voies de circulation, de remplacer tous les ponts, à
l'exception du passage à faune, d'assainir le viaduc de Worblental et de
construire de nouvelles parois antibruit.
Emissions et perturbations
Dans le cadre de la procédure ordinaire d'approbation des plans du Département
fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication
(Detec), la Ville de Berne s'oppose au projet d'«Elargissement de la voie du Grauholz». Le Conseil municipal de Berne précise que «cette augmentation massive de la capacité entraînera sans
aucun doute une augmentation du trafic et des émissions dans l'agglomération
bernoise».
Les effets négatifs concerneraient donc également l'ensemble de la zone urbaine autour des tronçons de routes nationales A1, A6 et A12 ainsi que les jonctions autoroutières urbaines. Il faut partir du principe que l'extension sur l'A1 entraînera également une augmentation du trafic sur tout le réseau routier urbain.
Vidéo sur les mesures prévues dans le projet A1 Wankdorf-Schönbühl. (Vidéo : Office fédéral des routes OFROU)
La ville est tenue de protéger ses citoyens contre le
bruit, les polluants atmosphériques et les gaz climatiques. Elle a intérêt à ce
que le réseau routier urbain, déjà très sollicité aujourd'hui, ne soit pas
encore plus chargé.
En outre, l'élargissement des voies remet en question les objectifs de la
stratégie énergétique et climatique de la ville et n'est pas compatible avec la
stratégie climatique 2050. Il faut également tenir compte de l'énorme
occupation du sol par les voies de circulation supplémentaires. Cela conduit à
une plus grande imperméabilisation des sols et a des effets négatifs sur les
eaux souterraines et le paysage.
Une analyse globale est requise
Si l'opposition ne permet pas d'obtenir l'abandon du projet, la ville de Berne
demande sa suspension et un réexamen de sa nécessité. Selon le conseil municipal,
il faudrait surtout tenir compte des possibilités de gestion du trafic, telles
que les offres de partage, un transfert accru vers le trafic ferroviaire et la
tendance au travail à domicile.
Le conseil municipal est conscient
que la demande de mobilité continue d'augmenter: «La ville de Berne doit rester
facilement accessible à l'avenir.». Mais cet aspect doit être
garanti par une meilleure mise en réseau des moyens de transport existants et
non par une augmentation du nombre de voies autoroutières.