La tour du futur campus agroalimentaire de Saint-Aubin (FR) ne passe pas
La Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage ne veut pas d’une tour de 60 m de hauteur en pleine campagne fribourgeoise. Elle demande ainsi au canton de Fribourg d’adapter la hauteur et l’impact paysager des futures constructions de son campus agroalimentaire de Saint-Aubin.
Crédit image: AgriCo / Etat de Fribourg
Le projet de campus agroalimentaire du canton de Fribourg doit mieux tenir compte du caractère rural de son site, réclament les opposants.
La dizaine d’opposition au projet de campus agroalimentaire AgriCo de Saint-Aubin (FR) est de taille. La Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage (SL-FP) s’en prend tout particulièrement au projet de tour de 60 m de hauteur projeté pour cet espace dévolu à la recherche et à l’innovation agronomiques, en pleine Broye fribourgeoise. Elle demande au canton de Fribourg de raboter la hauteur maximale des immeubles en projets sur le site, se basant sur les dispositions du Plan directeur cantonal d’aménagement du territoire.
AgriCo est un vaste projet d’un milliard de francs et destiné à se développer en pleine campagne, sur un ancien terrain de Ciba Geigy actuellement en zone d’activités et partiellement bâti. L’Etat de Fribourg y a déjà construit et la société Micarna est venue s’y établir. Le plan directeur établi pour ce terrain de 150 000 m² prévoit diverses autres constructions, dont cette tour, objet de la contestation de la SL-FP. « C’est un édifice totalement inutile et réservé à un milieu urbain », clament les opposants. Ils font aussi remarquer que les possibilités de dérogation sur la hauteur des bâtiments ne prévoient qu’un plafond de 30 m. Or, la future tour est deux fois plus haute. Toutefois, les autorités fribourgeoises la justifient par une dérogation spéciale.
Parking également contesté
La contestation de ce projet-phare pour le canton de Fribourg touche également
le trafic routier attendu une fois ce campus construit. La SL-FP vise notamment
les aménagements d’un parking-silo et de 1200 places de parc sur le site. Elle
estime aussi que la question de l’évacuation des eaux usées n’est pas assez prise en compte dans un
projet d’une telle ampleur. Enfin, la Fondation souhaite aussi mieux renaturer
le cours d’eau de la Petite-Glâne, qui longe le terrain d’AgriCo.
Le projet de plan d’aménagement mis à l’enquête en avril doit être revu, réclame la SL-FP. « Il faut réduite l’impact paysager des futures constructions et intégrer des réflexions plus abouties sur le trafic motorisé et sur la préservation des milieux naturels riverains », propose-t-elle.