La revitalisation de la tourbière jurassienne du Prédame est en marche
Après le lancement récent du projet à La Gruère, un
nouveau chantier de restauration de tourbière commence au Prédame, dans la
commune des Genevez (JU). Des travaux importants, dirigés par l’Etat, se
poursuivront l’année prochaine. Le programme inclut le déboisement et le
débardage par hélicoptère, et les interventions sur les systèmes de drainage
sont prévues pour 2025.
Après le lancement récent de revitalisation de l’étang jurassien de la Gruère,, un nouveau chantier de restauration de tourbière commence au Prédame, près des Genevez (JU). Les travaux menés par le canton du Jura se poursuivront l’année prochaine avec des interventions sur le réseau de drainage du vite. Ils commencent par du déboisement et du débardage.
Crédit image: Office cantonal jurassien de l'environnement
L’hélicoptère ouvre les feux d’un vaste chantier de revitalisation des milieux humides franc-montagnards.
La tourbière du Prédame, située entre Les Genevez et Glovelier (JU) est inscrite aux inventaires fédéraux des hauts-marais et des bas-marais d’importance nationale. Sa revitalisation vient de commencer par des travaux de déboisement. Le milieu est en effet menacé d’assèchement du fait de son exploitation par l’homme.
Les mesures prévues doivent, entre autres, favoriser la faune et la flore particulières de ce milieu naturel d’exception. Comme dans le cas de l’étang de La Gruère, distant de quelques kilomètres à vol d’oiseau, la remise en eau de la tourbière du Prédame permettra aussi d’accroître la capacité de séquestration de carbone dans le sol.
Trois zones
distinctes
Le site comprend trois milieux humides distincts. Dans le secteur ouest, le
haut-marais a été perturbé par l’exploitation de la tourbe pendant la Seconde
guerre mondiale. A cette époque, deux grandes fosses d’exploitation avaient été
ouvertes et des drains avaient été creusés pour pouvoir extraire la tourbe hors
d’eau. Dans la partie centrale, un important système de drainage a été mis en
place dans un pré marécageux, où l’eau est évacuée hors du marais en direction
de dolines. Enfin, le site comprend une troisième zone à l’est, là où une digue
a été érigée au XVIIe siècle pour créer un plan d’eau pour alimenter la roue
d’un moulin et d’une scierie installés dans la doline voisine.
Neutraliser les
anciens drainages
La restauration va améliorer les conditions hydrologiques dans les différents
secteurs en neutralisant le système de drainage. De plus, quelques plans d’eau
seront aménagés. Ceci permettra de restaurer une végétation typique des marais,
de créer des habitats pour certaines espèces cibles et de ralentir au maximum
la minéralisation de la tourbe sous l’effet de son assèchement.
Pour pouvoir circuler dans le milieu naturel sans entrave et sans danger pendant les travaux de restauration, il est nécessaire de procéder à des coupes forestières. Pour préserver le sol fragile constitué de tourbe, le bois est débardé par héliportage. Les travaux de génie civil et de génie biologique visant à neutraliser les drainages auront lieu en 2025.
Le montant total de l’ensemble des travaux de restauration est devisé à un million de francs, crédit accepté par le Parlement jurassien. Les travaux sont financés à 65% par la Confédération et soutenus par le Fonds suisse pour le paysage.