La rénovation du prieuré médiéval de Pully sévèrement retoquée
Remanié plusieurs fois, puis refusé. Le projet de rénovation du prieuré de Pully n’a finalement pas passé la rampe du Conseil communal, au grand dam de la Municipalité. Pourtant le bâtiment médiéval menace de s’effondrer partiellement. L’exécutif pulliéran devra remettre l’ouvrage sur le métier.
Crédit image: FAZ Architectes, Bonet Garces de Seta Arquitectes
Selon un projet datant de 2017, la maison médiévale du prieuré doit être reconvertie en vrai hôtel de ville, tout en étant restaurée.
Prudence est mère de sûreté, ont dû se dire la majorité des conseillers communaux de Pully (VD). La rénovation de leur prieuré historique devra encore attendre, rapporte 24Heures. Au grand dam de la Municipalité, qui, malgré plusieurs remaniements du projet présenté il y a cinq ans, croyait pouvoir enfin engager un crédit de 16 millions.
Le refus des élus d’entrer en matière ne résout rien, affirment les municipaux. Les employés communaux ont beaucoup œuvré pour préserver la bâtisse des ravages du temps. Mais l’endroit est désormais jugé dangereux. Les planchers menacent de s’effondrer et le travail déjà réalisé par les architectes mandatés pour la rénovation est désormais menacé.
Le Prieuré de Pully date du XIIIᵉ siècle. Construit à l’époque des comtes du Savoie, il compte parmi les plus grands édifices vaudois du Moyen-Age, en dehors des châteaux. Le volume du bâtiment est de 5500 mᶟ sans la toiture. Cependant, les plus anciens vestiges ont presque tous disparu. La commune compte sur les travaux de rénovation pour les redécouvrir et les restaurer.
Crédit image: FAZ Architectes, Bonet Garces de Seta Arquitectes
Les architectes responsables du projet veulent doter le bâtiment d’une partie réservée aux archives et l’accueil du public.
Le site du prieuré est composé de deux bâtiments et de l’église. Outre la structure d’origine médiévale, une maison construite en 1931 abrite divers services administratifs. L’ensemble est construit autour d’une cour intérieure entourée d’un mur d’enceinte percé d’une poterne et d’un passage couvert.
Faiblesses
structurelles majeures
Toutefois, le bâtiment médiéval souffre de plusieurs faiblesses statiques et structurelles
majeures. Sa rénovation est donc considérée comme aussi urgente que nécessaire.
La poutraison de plusieurs de ses salles historiques est parfois proche de la rupture.
Les installations techniques sont en fin de vie et les personnes à mobilité
réduite ne peuvent y accéder.
Entre béton et
bois
Le projet de rénovation qui vient d’être refusé par le Conseil communal
entendait de le doter d’une nouvelle structure en béton armé traditionnel pour
sa partie verticale, et de dalles et sommiers pour ses éléments horizontaux. La
construction était sensée reposer sur un radier général supporté par des
fondations linéaires sous forme de longrines en béton. Les anciens éléments de
bois devront être réutilisés le plus possible. La charpente devait être
renforcée par une nouvelle boîte indépendante de la toiture. Ce qui avait pour avantage
de préserver les éléments historiques.
Le vote négatif du Conseil communal remet les compteurs à zéro. Les élus communaux se sont souvent montrés critiques à l’encore du plan d’affection du site construit sur les vestiges d’une ancienne villa romaine. Finalement, la commune avait décidé de séparer les rénovations du prieuré et du site romain.