La rénovation de la caserne du Vatican reçoit la bénédiction de l’Unesco
L’Unesco a enfin accordé son feu vert à la transformation de la caserne des gardes suisses de la Cité du Vatican. Ce projet à la genèse compliquée reconstruira intégralement les locaux vétustes pour faire face à l’augmentation des effectifs de la plus petite armée du monde.
Crédit image: Pia Durisch et Aldo Nolli Architectes
Le futur corps de bâtiments abritant les gardes suisses pontificaux sera séparé du célèbre Passetto di Borgo, passage qui avait permis au pape Clément VII d’échapper aux lansquenets espagnols en 1527.
Dans ce joyau du Patrimoine mondial de l’Unesco qu’est la Cité du Vatican, la moindre rénovation déclenche une procédure de protection. Pourtant, la Fondation de la caserne de la Garde suisse du Saint-Siège a de la chance. Son projet de reconstruction de ces lieux d’hébergement a franchi le cap de la commission de l’Unesco. Les travaux envisagés pourront être affinés et planifiés entre 2026 et 2029.
Ce projet a connu une genèse compliquée. Il était d’abord questions de moderniser les chambres des gardes suisses, aménagés dans des bâtiments construits au XIXe siècle. Mais les locaux étaient trop vétustes et peu adaptés à la réception des familles des gardes mariés. Très vite, la démolition s’est imposée au profit d’un nouveau bâtiment conçu comme une résidente étudiante.
Un passage
historique
Les architectes tessinois Durisch + Nolli, mandatés pour le projet, ont aussi
le bonheur de travailler sur d’anciens bâtiments qui ne sont pas sous la coupe
d’une protection patrimoniale particulière. Seul le Passetto di Borgo, qui a
permis au pape Clément VII d’échapper aux lansquenets espagnols saccageant Rome
le 6 mai 1527, doit être préservé. Les nouveaux bâtiments seront séparés de ce
passage à la très haute valeur historique.
Crédit image: Pia Durisch et Aldo Nolli Architectes
La nouvelle caserne offrira un hébergement plus adapté aux gardes et à leurs familles.
La Fondation de la caserne a toutefois dû travailler dans un environnement peu ouvert aux nouveautés architecturales et à la construction moderne. Les principes du recyclage des matériaux et les techniques de préservation de l’environnement étaient en effet nouveaux pour les autorités du Vatican. Celles-ci ont souhaité également démarrer les travaux après l’année jubilaire de 2025. Par conséquent, le processus d’autorisation a duré plus longtemps que prévu.
Financement par
des dons
Le coût du projet est estimé à une cinquantaine de millions. La Fondation doit
le financer par des dons et est presque à bout touchant. Cela malgré le refus
du canton de Lucerne et plusieurs réticences émises par les catholiques en Suisse.
L’Etat du Vatican mettra aussi la main à son porte-monnaie pour construire un bâtiment
provisoire destiné au logement des gardes pendant les travaux.