La réhabilitation de la Thièle dans le Nord Vaudois, un exemple pour le Rhône
Dans le Nord Vaudois, la correction fluviale de la Thièle s'achève pour servir d’exemple de renaturation de cours d’eau dans le canton. Le tronçon de 1,8 km, réhabilité en périphérie d’Yverdon-les-Bains, renforce la protection des terres cultivées contre les crues tout en redonnant une place de choix au milieu naturel.
Crédit image: Etat de Vaud
La rivière a été renaturée pour mieux protéger la plaine de l’Orbe.
Le Conseil d’Etat vaudois entérinera prochainement la fin des travaux de correction fluviale de la Thièle. Ces aménagements, réalisés sur une partie du cours d’eau en amont d’Yverdon-les-Bains, font partie des mesures prioritaires pour gérer l’écoulement des eaux dans la plaine de l’Orbe. Cette zone est particulièrement vulnérable aux risques d’inondations, du fait de ses sols tourbeux qui entraînent son affaissement. Le chantier qui se termine a concilié les aspirations des différents utilisateurs de cette rivière.
La transformation du cours d’eau est visible dans le terrain. Sur près de 2 km, la Thièle cesse de suivre le tracé rectiligne qu’on lui connaît depuis des décennies. Son lit s’étale désormais sur une largeur de 30 à 40 m et des bras secondaires, des îlots et des épis lui donnent une dynamique plus naturelle.
Digues
rehaussées
Au total, 7 km de digues ont été réhabilitées. Pour éviter que l’eau ne
s’infiltre, des palplanches ont
été installées. L’ensemble a aussi été rehaussé de 50 à 90 cm.
Une nouvelle digue a été créée sur la rive gauche pour élargir le lit. Ce qui permet de mieux contenir les
eaux en cas de crues et ainsi d’éviter les
inondations de la plaine.
Biodiversité en évidence
Les conditions sont désormais propices à l’épanouissement de la flore et de la
faune, tant aquatique que terrestre. Les nombreux buissons et arbustes offrent
des habitats que les poissons, reptiles, oiseaux et insectes commencent à
s’approprier, laissant entrevoir comment la nature reprend peu à peu ses
droits. La population, elle-même, peut bénéficier d’un espace
de détente de grande qualité le long des digues.
Bien que l’élargissement du lit majeur ait entraîné une réduction des surfaces agricoles bordant le cours d’eau, cette perte a été compensée en partie par d’autres mesures. Les 50.000 m³ de terre excavée durant les travaux ont été en effet revalorisés sur ces mêmes parcelles, améliorant par la même leur potentiel agronomique. Des possibilités de drainage et d’irrigation ont également été installées.
Troisième correction
du Rhône en miniature
Le projet a
coûté 18,6 millions de francs, financés à 75% par la Confédération, 20% par le
Canton de Vaud, et 5% par la ville d’Yverdon. Le canton de Vaud dispose désormais d’une version en modèle réduit
des aménagements envisagés dans
le cadre de la troisième correction du Rhône
dans le Chablais Notamment en ce qui concerne l’élargissement du lit du fleuve,
les emprises
foncières ou la réfection
et le déplacement des digues.