La fronde contre la future passerelle du Mont-Blanc oblige l'architecte à revoir sa copie
Dix ans après
avoir été esquissé, le projet de passerelle piétonnière et cyclable à côté du
pont du Mont-Blanc à Genève fait toujours débat. L’opposition au béton vient s’inviter
dans la contestation de la voiture sur cet axe routier de circulation essentiel
au centre-ville. Et l'architecte a été contraint de modifier son projet initial.
Crédit image: Image Pierre-Alain Dupraz
La future passerelle désengorgerait le pont du Mont-Blanc situe à quelques mètres en aval.
Il ne fait toujours pas bon parler de liaison piétonnière et cyclable de part et d’autre de la rade de Genève, à la hauteur du pont du Mont-Blanc. Selon La Tribune de Genève, le projet de passerelle englué dans les débats politiques depuis dix ans ne séduit plus tellement les Verts genevois. De plus en plus de voix s’élèvent contre le béton envisagé pour cet ouvrage, qui serait construit en parallèle du pont routier, axe essentiel de circulation au centre-ville.
Et cela fait mouche. L'architecte a donc revu sa copie pour proposer finalement une passerelle piétonne et une mise partielle en piste cyclable du pont du Mont-Blanc. Cela répond à une motion déposée au Grand Conseil en novembre dernier, et qui milite plutôt pour une suppression d’une des cinq voies de circulation du pont du Mont-Blanc. La verte Marjorie de Chastonay plaide pour la suppression de l’espace destiné aux voitures. Certes, la bande cyclable du pont a été réaménagée l’an dernier, mais de manière totalement insuffisante aux yeux des motionnaires. Elle est en effet trop étroite.
Un pont routier
encombré
Le fait est avéré. Le pont du Mont-Blanc est encombré. C’est pour cette raison
que la Ville de Genève envisage de construire, à 10 m en amont, une
nouvelle passerelle dévolue aux piétons et aux cyclistes. Le futur ouvrage a dû
faire face à plusieurs contraintes. Il doit pouvoir supporter la charge de
plusieurs milliers de personnes lors d’évènements festifs sur la rade. Il doit
aussi permettre le passage des bateaux. Du reste, la Compagnie genevoise de
navigation s’est livrée récemment encore à quelques simulations, par rapport au
projet présenté. Avec des résultats concluants. Il est en en effet nécessaire de procéder au déplacement de
deux débarcadères existants. Enfin le caractère architectural du pont du Mont-Blanc
doit être préservé.
Le futur
ouvrage, œuvre du bureau d’architectes Pierre-Alain Dupraz et des ingénieurs d’Ingéni,
comportera une pile sur 276 m de longueur et 6 m de largeur utile. Une bordure protégera les piétons du vent et du bruit du trafic routier voisin. Son coût
total est estimé à 40 millions de francs, dont 33 à la charge de la Ville. Celle-ci se prononcera prochainement.