La construction du canal entre les bassins de la Seine et de l’Escaut démarre
C’est un chantier fluvial considérable qui débute cette année en France. Le futur canal reliant les bassins de la Seine et de l’Escaut donnera un sacré coup de pouce au trafic de marchandises entre Compiègne et la Wallonie. Plus de 100 km de voies navigables complètement équipées d’écluses, de ports et d’ouvrages d’art vont être construites avant 2030.
Le temps de la construction de grands canaux revient avec le début des appels d’offres pour construire une nouvelle voie fluviale entre les bassins de la Seine et de l’Escaut. Le canal de 107 km de longueur pour 54 m de largeur qui doit relier Compiègne et la région de Cambrai, en France, permettra l’essor du transport par péniche en direction du réseau de 20'000 km de voies fluviales de la Belgique et des Pays-Bas.
Crédit image: SCSNE
L’ouvrage d’art le plus emblématique du projet, un pont-canal de 1300 m de longueur.
La France et la Wallonie attachent une très grande importance à ce projet de 5 milliards d’euros. La Société du Canal Seine-Nord-Europe, qui en est le maître d’ouvrage, veut ainsi offrir une liaison par bateau plus rapide entre Paris et le Benelux. Le bassin de la Seine est en effet enclavé et le transport à coûts réduits et sans trop d’émissions de gaz à effet de serre s’en trouvera encouragé.
Plus de 60
ponts
Le projet est gigantesque. Outre le canal proprement dit, il comprendra six
écluses, dont deux avec une hauteur de chute de plus de 25 m, 3
ponts-canaux et 62 points de franchissement routier et ferroviaire. Une retenue
d’eau permettra de subvenir aux besoins de la navigation en cas d’étiage
prolongé. Quatre ports intérieurs et deux aires pour embarcations de plaisance –
yachts compris - seront aménagés le long du parcours.
Crédit image: SCSNE
Sur plus de 100 km, une voie navigable à très grand gabarit pour désenclaver le bassin de la Seine.
La protection de l’environnement sera aussi au cœur de ce projet. Les limons et les craies présents sur le tracé seront réemployés. Les rives du canal seront dotées de prairies humides ou sèches et de mares pour favoriser la biodiversité. Pour chaque arbre abattu le long du parcours, la direction du projet promet d’en replanter trois.
Ce futur canal à grand gabarit pourra accueillir des péniches mesurant 185 m de long pour 11 de large. Chacune de celles-ci peut transporter jusqu’à 4400 t de marchandises, soit l’équivalent de 220 camions. La SCSNE s’attend à transporter 17 millions de tonnes de marchandises par an, ce qui correspond à une économie d’émissions de dioxyde de carbone de plus de 50 millions de tonnes sur 40 ans. Le projet a émergé dans les années 1970, pour prendre le chemin de sa construction en 2018. Sa mise en service est prévue en 2030.