La construction de centrales solaires en altitude freinée en Valais
La construction de vastes centrales solaires en altitude a subi un coup de frein en Valais. Le corps électoral a refusé d’accélérer les procédures d’autorisation comme la Loi fédérale sur l’énergie le prévoit pourtant. Les installations prévues ne sont pas encore enterrées.
Crédit image: Google Maps
Les Valaisans ne sont pas encore prêts à orner leurs paysages alpins de panneaux solaires.
C’est non. Le peuple valaisan ne veut pas d’une procédure accélérée pour autoriser la construction de grandes centrales photovoltaïques en altitude. Par 54% de non et 35% de participation, le corps électoral vient de retoquer le décret de son Grand Conseil qui visait à raccourcir les étapes menant vers la réalisation de plusieurs grands projets photovoltaïques, dans des paysages encore préservés. Ce qui oblige leurs responsables à passer par une procédure ordinaire, avec toutes les voies de recours possibles.
Pas moins de onze organisations ou associations autour des Verts valaisans s’étaient ainsi opposés à ce décret pour contrer la construction de vastes centrales solaires sur les alpages. Elles soulignent que ces installations portent atteinte à l’intégrité du paysage d’altitude. Elles vantent au contraire le potentiel énorme du développement du photovoltaïque sur les bâtiments.
Actuellement, seule 6% de la surface en toiture est équipée de panneaux solaires en Valais, ont rappelé les Verts valaisans. Pourtant, de vastes terrains d’altitude se prêtent idéalement à la construction de centrales photovoltaïques. Les grands investisseurs n’ont pas tardé à s’intéresser à plusieurs sites, allant même jusqu’à proposer des installations peu gourmandes en surface. C’est notamment le cas du projet de Gondo, qui veut construire une forêt solaire avec panneaux orientables pour limiter l’emprise au sol.
Dossiers
facilités, droits bafoués
Le Conseil d’Etat valaisan a cependant voulu faire accélérer les procédures
d’autorisation pour répondre aux objectifs climatiques de la Confédération et à
la nouvelle Loi fédérale sur l’énergie. Le décret qu’il a fait voter par le Grand
Conseil favorisait le traitement des dossiers. Pour ses adversaires, ce
document bafouait les droits des citoyens de s’opposer efficacement. A noter que le gouvernement valaisan avait
précisé qu’il n’était pas compétent pour sélectionner les projets photovoltaïques
en altitude, puisque ceux-ci relèvent du droit fédéral en vertu de l’approvisionnement
énergétique en Suisse.
Entre paysage
et bâtiment
Le Valais est déjà terre d’asile pour le solaire en altitude. Les sites de
Gondo, de Grengiols, de Vispertal, de Saas Grund, de Grimentz, de La Dixence, d'Ovronnaz et du lac des Toules sont notamment
pressentis voire déjà équipés, en cours d'examen ou à l'état de leur planification. Les cantons de Berne, de Schwytz et des Grisons
suivent ce mouvement. En revanche, Fribourg mise sur ses bâtiments pour accompagner
l’essor du photovoltaïque sur son territoire. Depuis belle lurette, le site de
Mont-Soleil, dans le Jura bernois, dispose des propres installations, à 1200 m
d’altitude. Un projet similaire est prévu près de l’aéroport de Berne. A Cressier
(NE), le groupe E vient enfin d’ouvrir une vaste centrale solaire, à deux pas
de la raffinerie de pétrole. En plaine.