La Confédération donne son feu vert à un nouveau barrage à Zermatt
Le groupe Alpiq peut envisager la construction d’un nouveau barrage en aval du glacier du Gorner, au-dessus de Zermatt (VS). La Confédération vient de retenir son projet de nouveau site de production d’énergie hydraulique. Quinze sites, dont huit en Valais, ont été élus.
Crédit image: Grande-Dixence SA
L’étroit vallon formé par le recul des glaces du Gorner se prête idéalement à la consulterions d’une nouvelle retenue d’eau.
Le canton du Valais est bien connu pour favoriser l’énergie hydraulique, mais cela fait des lustres qu’il n’a pas construit de barrage. Cela risque de changer grâce au coup de pouce que l’Office fédéral de l’environnement vient de lui adresser en retenant 8 projets valaisans sur les 15 qu’il a sélectionnés dans toute la Suisse. Parmi eux figurent la construction d’une digue pour exploiter les eaux de fonte du glacier du Gorner, au-dessus de Zermatt.
Un réseau
complexe de conduites
Le groupe Alpiq, propriétaire de la Grande-Dixence, souhaite augmenter ses
capacités de turbinage des eaux des glaciers valaisans. Autour de la retenue de
La Grande-Dixence, au-dessus de Sion, s’articule un réseau complexe de stations
de pompages et de conduites destinés à remplir le lac des Dix. C’est dans le
cadre de ce système de captage des eaux que s’inscrit le projet de Zermatt.
Crédit image: Philippe Chopard
Les eaux de fonte du glacier du Gorner pourraient être davantage turbinées par la construction d’un nouveau barrage en amont de la langue, estime le groupe Alpiq.
Il est notamment prévu de construire une digue de 85 m de haut et de 285 m de large dans l’étroit vallon qui poursuit la langue glaciaire du Gorner. La production de l’ouvrage atteindrait 650 GWh, soit le tiers de toute la capacité des 15 projets suisses. Cela permettrait d’alimenter 150'000 ménages en électricité. La fonte des glaciers a rendu ce projet réalisable. De même, il sera possible de turbiner davantage les eaux de la langue du Gorner. Le nouveau barrage profiterait aussi du réseau de captage de La Grande-Dixence. Le coût total de sa construction est estimé à 250 millions de francs.
Un chemin
encore long
Le chemin est encore long jusqu’au premier coulage du béton. Les associations
environnementales, au demeurant très remontées contre un projet de rehaussement
de l’un des barrages bernois au Grimsel, ont été toutefois consultées lors d’une
récente table ronde. La Confédération souhaite en effet favoriser le développement
de l’hydraulique pour pallier les inconvénients de la sortie du nucléaire.
Toutefois, les associations de protection de l’environnement pourront faire
pleinement valoir leur droit de recours malgré la déclaration commune qu’elles
viennent de signer avec le Conseil fédéral.
Quinze barrages, dont huit en Valais, pourraient donc être construits ou améliorés en Suisse dans les prochaines années. Outre le projet d’Alpiq à Zermatt, les sites valaisans du Chummensee, de Mattmark, de Gougra, du Griessee, d’Oberaletsch, d’Emosson et du lac des Toules sont éligibles selon la planification fédérale. Toutefois, chacune de leur capacité de production énergétique est dix fois inférieure à celle du projet du Gorner.