La Chaux-de-Fonds va renforcer l’étanchéité de son Musée d’horlogerie
Fleuron du tourisme à La Chaux-de-Fonds (NE), le Musée international d’horlogerie ne peut plus attendre sa rénovation. Il s’agit essentiellement de renforcer l’étanchéité de son enveloppe en béton armé. La protection de ses magnifiques collections est à ce prix.
Crédit image: Philippe Chopard
Ce concept de toit plat végétalisé était pionnier dans les années 1970. Aujourd’hui, il accuse le poids des ans.
Construit de 1972 à 1974, le Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds, accuse le poids des ans. Son béton armé a fait son temps et ses collections exceptionnelles méritent un écrin rénové. La Ville va donc s’y mettre, avec le soutien du canton de Neuchâtel. Les travaux, appelés à se dérouler en trois phases pendant quatre ans, vont coûter plus de 10 millions de francs. Ils seront subventionnés par le canton.
A l’époque de sa construction, le MIH proposait quelques audaces architecturales. Comme ses toitures végétalisées et son caractère enterré. Le parc qui le coiffe abrite aussi le Musée d’histoire et un carillon monumental, appelé à glorifier la mesure du temps.
Le bâtiment a vieilli depuis. Plusieurs de ses espaces d’exposition souffrent aujourd’hui d’infiltration. Même si des récupérateurs d’eau ont été installés au plafond, les désagréments sont nombreux. Outre les risques évidents de dégradation des objets exposés, les murs sont striés de salpêtre, les tapis parfois maculés d’eau et certains rails électriques intégrés au plafond ont connu des courts-circuits. La Ville de La Chaux-de-Fonds redoute par-dessus tout des dégâts portés au béton armé lui-même.
Crédit image: Philippe Chopard
Le Musée international d’horlogerie est enterré sous un parc public aménagé sur sa dalle supérieure.
La toiture, composée d’éléments de béton disposés sur un réseau de poutres en précontraint, n’est cependant plus étanche. Elle est isolée par des plaques de liège et du papier goudronné en plusieurs couches. Elle est protégée du parc qui la coiffe par une couche en fibrociment, sur laquelle reposent les surfaces engazonnées et les chemins piétonniers. Cette conception du toit plat végétalisé était avant-gardiste en 1974. Mais elle rend la détection des fuites d’eau très difficile.
Végétation
sacrifiée
Les travaux d’étanchéité qui devront être engagés pendant une première étape
devront sacrifier une partie de la végétation du parc. Les grands arbres seront
au maximum préservés ou remplacés par des sujets adultes si leurs racines ont
trop dégradé l’enveloppe du musée. La structure porteuse du MIH, composée de
sommiers et d’une dalle de 10 cm d’épaisseur, ne pourra pas accueillir d’engins
de chantier trop lourds. Le chantier ne prévoit en outre pas de fermeture du musée.
Enfin, la météo va aussi influencer la planification des travaux.
Crédit image: Philippe Chopard
L’entrée du Musée international d’horlogerie pourra être transformée pour être reliée en souterrain au Musée d’histoire situé au-dessus.
Outre cette rénovation de l’enveloppe, les autorités chaux-de-fonnières prévoient également deux autres étapes touchant l’ensemble des musées sur place. Elles prévoient d’aménager un café dans le parc et au rez-de chaussée du Musée d’histoire. Elles veulent aussi réaliser leur vieux rêve de relier les deux institutions par un passage inférieur en remodelant l’espace d’accueil du MIH. Enfin, ce dernier pourra, dès 2025-2026, penser à réaménager sa muséographie, déjà très moderne. L’exposition d’objets horlogers de très haute valeur exige en particulier une ventilation et une climatisation des locaux très pointues. Ces collections sont en effet reconnues d’importance nationale !