La centrale à gaz de Birr (AG) retoquée par le Tribunal fédéral
Le Tribunal administratif fédéral a remis en cause l’ouverture d’une centrale à gaz de réserve à Birr (AG). Les juges ont estimé que le Conseil fédéral n’avait pas qualité d’invoquer la clause du besoin dans ce projet. Le Parlement aura le dernier mot sur l’avenir des combustibles fossiles en Suisse.
Crédit image: General Electric Gas Power
La centrale devait démarrer sa production ce mois-ci. Mais les juges fédéraux ne l'estiment plus aussi nécessaire qu'il y a une année.
Seule contre tous, une riveraine du site de création d’une centrale à gaz de réserve à Birr (AG) a remporté une première victoire d’étape. Le Tribunal administratif fédéral (TAF) a en effet estimé que le projet mené par l’entreprise General Electric Gas Power avec la bénédiction de la Confédération n’était pas si urgent. L’ouverture de ses installations destinées à combattre la pénurie énergétique en hiver n’est donc pas autorisée.
Plus vite que
la musique énergétique
Le Conseil fédéral a voulu aller plus vite que la musique, estiment les juges
fédéraux. Notamment en délivrant l’autorisation d’exploiter des installations
de production qui recourent encore aux énergies fossiles. Les organisations de
défense du climat obtiennent ainsi gain de cause. La menace de pénurie brandie
par le Conseil fédéral en hiver dernier n’est plus aussi forte, établit le TAF.
Un chantier
mené tambour battant
Pourtant, le chantier de production d’énergie à partir de gaz était mené tambour
battant en terre argovienne. Les responsables du projet y construisaient huit
turbines pour une puissant de 250 MW, soit celle de la centrale nucléaire
de Leibstadt. Ses émanations de dioxyde de carbone étaient fustigées par les défendeurs
du climat. De plus, l’Office fédéral de l’environnement rappelle que la
solution de Birr est temporaire.
Pas de base
légale suffisante
En délivrant l’autorisation d’exploiter cette centrale, le Conseil fédéral ne
peut disposer d’une base légale suffisante, constate le TAF. Le passage en force
souhaité a donc échoué. Le collectif de la Grève du climat exige maintenant que
les installations construites en un temps record soient démantelées. Toutefois,
le Parlement aura le dernier mot sur l’avenir de telles centrales, à l’appui de
l’examen de la nouvelle Loi sur l’approvisionnement en électricité. En Suisse
romande, les sites de Cornaux (NE) et de Monthey (VS) sont encore pressentis
pour accueillir de telles installations.