L’Histoire ne s’éloignera jamais de la rénovation de la caserne du Vatican
Les gardes suisses du Vatican ont mal à leur ancienne caserne. Pour 55 millions de francs, les locaux seront rénovés pour se conformer au standard d’une résidence étudiante. Les architectes tessinois responsables du projet devront mener un chantier complexe et durable dans un environnement historique prestigieux.
Crédit image: Pia Durisch et Aldo Nolli Architectes
Transformer un bâtiment séculaire classé en résidence moderne et durable est un sacré défi au Vatican.
La traditionnelle visite annuelle du président de la Confédération au pape François a permis une avancée dans le projet de rénovation de la caserne des gardes suisses au Vatican. D’un montant estimé à 55 millions de francs, cette transformation des locaux veut passer d’un ancien bâtiment à des locaux durables. Une Fondation créée pour l’occasion la pilote, et le financement prévoit encore une participation de la Suisse.
Les locaux qui logent la Garde suisse présentent encore les stigmates du sac de Rome par des chevaliers italiens, espagnols et allemands de 1527, évènement fondateur de la plus petite armée du monde. Le chantier devra ainsi veiller à la conservation de ces vestiges historiques. Sa vocation durable s’inscrit aussi dans le contenu de l’encyclique papale Laudato sì, qui affirme un très fort attachement de l’Eglise catholique romaine à l’environnement.
Cette rénovation est très complexe, vu que le bâtiment est classé au patrimoine de l’Unesco. La caserne ne répond plus aux normes d’intimité et de confort, ses salles basses sont régulièrement inondées et le canal découvert par surprise au-dessous des fondations et de sa cour intérieur est un vrai torrent. Il faut donc opter pour une nouvelle construction, dans les limites de la conservation d’un patrimoine historique inestimable.
Les architectes tessinois Pia Durisch et Aldo Nolli vont donc adapter les locaux à un standard comparable à une résidente étudiante. Ils comprendront de vrais appartements réservés aux gardes et à leur famille. Le problème le plus aigu est celui du manque d’espace. Le principal défi est de construire une nouvelle structure dans le même volume, mais avec 30% de surface utilisable en plus. Les murs seront ainsi amincis ou en partie supprimés.
Recyclage privilégié
La composante environnementale sera aussi importante. Ainsi le chantier va-t-il
recycler les matériaux de démolition en béton. La nouvelle caserne devra aussi
s’intégrer dans le paysage urbain du Vatican, et surtout celui de la place
Saint-Pierre toute proche. Pendant le chantier, une attention toute
particulière devra être portée à la sécurité des gardes et de leurs familles.
Un vrai défi pour les maîtres d’ouvrage.
La caserne actuelle se compose actuellement de trois corps de bâtiments, dont deux sont réservés à l’hébergement des gardes et un à l’état-major et l’administration des services de sécurité du pape. Les travaux vont durer deux ans et les gardes seront logés pendant ce temps dans des structures préfabriquées.