Jura, Mario Botta présente la métamorphose de l’ancienne décharge de Bonfol
L’architectesuisse a présenté à la presse une œuvre architecturale d'envergure nationale sur le site de l'ancienne décharge chimique de Bonfol (JU).
Replanter une forêt, là où 200'000 tonnes de déchets chimiques dangereux avaient été enterrés jusqu’en 1976, et plutôt que de démolir le mur d’enceinte de l’ancienne décharge, le projet l’utilise pour créer un circuit de promenade. Comme toujours, Mario Botta souhaite transmettre un message de réconciliation entre l'homme et la nature.
Contrepoids symbolique
L’architecte a proposé de conserver le mur de 200 mètres de long et de 12 mètres de haut, qui a servi à la dépollution du site, pour y créer au sommet une promenade sécurisée. Ce rempart sera une ligne droite se dressant au milieu de la nature.
«Il était important de laisser une trace et une mémoire. Un signe de la blessure», a déclaré l'architecte tessinois. «Il aurait été impensable de reboiser toute cette zone comme si la décharge chimique n'avait jamais existé». Dans ce cadre naturel chargé d'histoire, le projet «Land Art» doit transmettre un message de vie aux générations futures.
«Voir la forêt comme un oiseau»
La construction d'une tour de 40 mètres de hauteur offrira une vue à 360 degrés sur la nouvelle forêt plantée de chênes qui sera formée de deux cercles adjacents de 400 mètres de pourtour. «On monte lentement en longeant la hauteur des arbres, leurs branches, leurs feuilles, pour arriver à leur sommet, et voir la forêt comme à vol d’oiseau» a détaillé l’architecte.
Une nouvelle image pour Bonfol
Il s'agit de tirer un trait sur une longue histoire qui a terni l'image du village de Bonfol durant des décennies. Ce projet a pu voir le jour grâce à l'Association Escale Bonfol qui a sollicité Mario Botta pour imaginer un aménagement sur le site de la décharge. Le financement de ce projet s'élève à 4,65 millions de francs. Créée en 2011 grâce à des fonds versés par la chimie bâloise, cette association entend renforcer l'attrait touristique du village de 700 habitants, situé à la frontière française.