Insolite : un village tessinois transformé en hôtel
Pour éviter au village tessinois Corippo de tomber en ruine, une Fondation choisit de le transformer en hôtel.
Loin des villes, loin des connexions wifi et 4G, le petit village situé dans les Alpes tessinoises au Val Verzasca, ne compte plus qu’une douzaine d’habitants et les soixante ravissantes maisons de pierre qui le composent sont abandonnées depuis des décennies. En transformant les vieilles pierre en projet hôtelier, la Fondation Corippo s’est fixé pour mission de redonner vie à cette ravissante bourgade de montagne, plutôt que de la laisser s’écrouler.
Les maisonnettes deviendront des chambres
Alors qu’au 19ème siècle le village comptait encore 300 habitants, les derniers résidents d’aujourd’hui sont un douzaine, et pour la plupart âgés. Le hameau n’a ni magasin ni école, et plus aucun enfant n’y vit. Grâce à son idée insolite, la Fondation Corippo compte faire revivre la localité, au moins durant la belle saison. «La réception se trouvera au restaurant du village, le foyer sur la place du village, les ruelles feront office de couloirs et les maisons de chambres d’hôtel», explique Fabio Giacomazzi, l’architecte de la Fondation Corippo dans une vidéo de Keystone-ATS. L’établissement devrait ouvrir ses portes dès l’été 2019.
Un lieu authentique hors du commun
Un investissement de 3,5 millions de francs est prévu pour la première étape de ce projet. Les maisons ont de beaux planchers en dallage et sont riches de leurs cheminées d’origine. Une authenticité qui promet un sacré cachet au futur hôtel. La directrice cantonale du tourisme Elia Frapolli y voit en effet l’opportunité d’en faire un lieu hors du commun. Si l’ensemble de ces bâtisses est protégé en tant que monument historique, l’intérieur laissé à l’abandon depuis les années 1950 peut toutefois être rénové. Des salles de bain vont par exemple pouvoir y être ajoutées. Les visiteurs vivront côte à côte avec les derniers habitants, et le bar deviendra une réception d’hôtel informelle.
Une détox numérique
L’idée plait autant aux résidents qu’aux quelques touristes de passage. «ça peut être relaxant de venir ici quelques jours pour déconnecter, estime un touriste. Par exemple si on a un livre à écrire.» Pour Elia Frapolli, c’est également le but: «c’est le lieu parfait pour une détox numérique. C’est la nouvelle mode, trouver un endroit dont on sent l’histoire et où on n’a pas besoin de son téléphone portable. Et ici tout est authentique, il n’y a rien de faux», conclut-elle. L’idée semble avoir faire son chemin jusqu’à une oreille attentive: alors que la transformation de Corippo prendra au moins encore une année, les premières demandes de réservations ont déjà commencé à arriver.