La future Cité de la musique à Genève passera par les urnes
Le projet de Cité de la musique à Genève a franchi cette semaine une nouvelle étape en obtenant l’aval des autorités de la Ville. Toutefois, un référendum sera lancé contre cette réalisation menée et financée entièrement par des privés. Dès 2025 au plus tôt, il s’agira de valoriser les musiques sous le même toit et de réunir la formation professionnelle avec l’Orchestre de la Suisse romande.
Genève voit-il trop grand pour sa culture? La question agite les politiques de la ville, appelés cette semaine à se prononcer sur l’opportunité de construire une vraie Cité de la musique dans le quartier des Nations. Finalement, les autorités municipales s’engagent dans ce projet, même si celui-ci devra passer par un référendum. Les acteurs musicaux cantonaux appellent le projet de leurs vœux. Notamment pour valoriser la musique classique, instrumentale et symphonique, au bout du lac. Cela en considérant que le Victoria Hall ne répond plus aux besoins musicaux d’aujourd’hui.
«Mégalomanie» redoutée
L’enthousiasme des uns affronte la tiédeur des autres. Les uns y voient la force de la liberté donnée aux artistes dans le cadre d’une grande structure. Les autres y redoutent que Genève se dote d’un bâtiment «mégalomane». Le peuple tranchera si le nombre de signatures récoltées est suffisant.
Privés seuls dans la course
Le projet a pourtant de quoi séduire les autorités politiques. Il sera financé complètement par des privés et des mécènes, dont la richissime Fondation Hans Wilsdorf. Les frais de construction de ce bâtiment sont estimés à 300 millions de francs. Toutefois, certains élus redoutent encore que le budget annuel de fonctionnement de la future structure, estimé à 13 millions, soit insuffisant.
Quoi qu’il en soit, le projet possède déjà sept ans de réflexion à son compteur. Il consiste à construire un vaste bâtiment comprenant notamment une salle de concert philharmonique de 1600 places. La future Cité de la musique prévoit en outre un Grand studio dévolu au récital et à l’art lyrique, d’une capacité de 450 personnes, ainsi qu’un espace pour les musiques électroacoustiques et contemporaines. Le public y sera le bienvenu, bien sûr. Il pourra aussi profiter d’une cafétéria, d’une bibliothèque, d’un espace d’exposition et d’un parc. Le site est déjà bien desservi les transports publics.
Formation et interprétation sous le même toit
Le projet s’inscrit dans le développement du Jardin des Nations, vaste espace comprenant les principaux bureaux de la Genève internationale et divers projets immobiliers d’envergure. La future Cité de la musique, affirment ses partisans, permettra d’établir un trait d’union entre la Genève populaire et les quartiers des institutions internationales. Au plan musical, elle réunira sous le même toit la Haute école de musique et l’Orchestre de la Suisse romande. Sans oublier une ouverture sur de multiples genres et répertoires.