Genève Aéroport retrouve la sérénité
Que l’on débarque en train ou en voiture, l’aéroport de Genève ressemble à un vaste chantier. Impossible de ne pas être confronté aux travaux d’agrandissement du hall d’enregistrement et la rénovation de sa façade. Mais qu’on se rassure, ils sont bientôt finis. D’ici la fin de l’année, Genève Aéroport sera prêt à accueillir ses clients dans de meilleures conditions.
Ces quinze dernières années, l’afflux de passagers est en croissance constante: il a plus que doublé, passant de 7,6 millions de voyageurs en 2002 à 16,5 millions en 2016. Voici qui justifie l’ambitieux plan de développement à court, moyen et long terme qui est en cours: il est en effet prévu d’investir 150 millions de francs par année dans les infrastructures.
Plus d’espace pour moins d’attente
Pour éviter les engorgements entre les guichets, la surface du hall d’entrée a été augmentée. La façade du terminal a donc été avancée de six mètres. Du coup, de nouvelles zones ont été créées dans lesquelles les bureaux d’accueil des sociétés aériennes ont été installés. Ceci dégage de l’espace pour aménager des selfs check-in et améliorer la circulation des passagers.
«L’avancée de la façade, précise Jean-Luc Portier, nous a permis de gagner une surface supplémentaire de 1000 m2 au sol, mais aussi 400 m2 en mezzanine. Nous avons également revu complètement les entrées du bâtiment. A l’origine, nous avions cinq petites portes coulissantes; désormais nous disposerons de deux grandes entrées, dont une principale, trois fois plus large.» Les nombreux travaux incluent aussi l'agrandissement et la modernisation de la plateforme de tri des bagages ou encore l'amortisseur bruit, qui représente, à lui seul, un investissement de 15 millions de francs. Malgré cela, l'Office fédéral de l'aviation civile à validé le 18 septembre dernier la décision de contraindre Cointrin à se conformer aux nouvelles mesures et l'aéroport devra débourser 87 millions de francs dans les dix années à venir pour insonoriser quelque 3200 logements voisins.
6000 passagers par heure pour l’aile Est
Budgétisé à 480 millions de francs, signé par le bureau d’architecture Rogers Stirk Harbour + Partners (Prix Pritzker 2007), le nouveau bâtiment sera destiné au traitement des vols long-courriers. Entièrement vitré, tout en longueur, il va remplacer les anciennes salles d’embarquement, érigées provisoirement en 1975 et aujourd’hui détruites, en offrant six positions équipées des installations les plus modernes.
Jean-Luc Portier énumère les caractéristiques du joyau: «520 m de long, 20 m de large, 17 m de haut. 10'000 m2 de parois vitrées. En guise de structure, un exosquelette métallique de 7000 t. 5000 m2 de panneaux solaires sur le toit. L’Aile Est permettra de traiter 3000 passagers par heure au départ, 2800 en arrivée et offrira 1789 sièges pour un confort total.»
L’Aile Est, à énergie positive, va améliorer le bilan énergétique de l’aéroport grâce à ses pompes à chaleur, et sa mini-centrale solaire, sur 5000 m2 de toiture. Les travaux de gros œuvre au niveau des sous-sols seront achevés d’ici la fin de l’année. Les ouvriers s’attaqueront ensuite aux deux niveaux supérieurs pour mise en exploitation au deuxième semestre 2020. Par ailleurs, un nouveau balisage lumineux du tarmac, réservé à la circulation mais aussi au stationnement et à l’entretien des avions a été effectué.
Tout sera prêt en décembre
Les travaux les plus visibles, lancés en juin de l’année dernière, concernent le niveau des enregistrements. «C’est un véritable défi que de mener à bien ce chantier tout en menant l’opérabilité de la plateforme, relève Jean-Luc Portier, responsable ORAT. C’est la première zone passagers par laquelle tout le monde transite et où énormément d’employés travaillent au quotidien. Il faut à la fois assurer la continuité des opérations aéroportuaires, mais aussi la sécurité de tous ses utilisateurs. Nous avons concentré les travaux sur une période de 18 mois incluant une seule saison hivernale au cours de laquelle plus de 140'000 personnes peuvent être amenées à utiliser nos infrastructures en un seul week-end. Tout sera prêt et fonctionnel au plus tard en décembre.»