Le Jura donne son feu vert à des travaux d’exploration géothermique
Le gouvernement jurassien vient d’autoriser sous conditions la société Géo-Energie Suisse AG à forer à titre exploratoire un puits de géothermie profonde entre Glovelier et Bassecourt. Les mesures visent à mieux connaître le sous-sol. Les riverains s’y opposent vigoureusement.
Crédit image: Géo Energie Suisse
Le projet est très violemment contesté, mais le gouvernement jurassien entend laisser à son promoteur la chance de le réaliser en respectant la sécurité des riverains.
De Saint-Brais à la vallée de Delémont (JU), les bâtiments s’ornent depuis des mois de banderoles s’opposant à la fracturation hydraulique. Le projet de géothermie profonde de la Haute-Sorne, entre Glovelier et Bassecourt avance donc en terrain hostile, mais cela n’a pas empêché le gouvernement jurassien d’autoriser les premiers forages. La société Géo-Energie Suisse AG est dont à l’œuvre pour construire la plateforme du puits et entreprendre les premiers sondages du sous-sol.
Autorisation
limitée
Les autorités cantonales rappellent que ces travaux classiques de génie civil
sont soumis à sa très haute surveillance. Le chantier de préparation de la
plateforme ne présente pas de risque sismique, et un plan spécial a été élaboré
pour le site de forage. L’exploitant, rappelle le canton, respecte toutes les exigences
de sécurité environnementale. L’autorisation dont il bénéficie ne concerne que
la phase d’exploration du sous-sol.
Arrêt définitif
en cas de pépin
Les mesures que les responsables de ce projet vont effectuer ces prochains mois
visent à mieux connaître la nature du terrain retenu pour ce projet de géothermie.
Le canton ne fournit aucune garantie de succès au futur exploitant. Si les
craintes exprimées par les opposants, notamment en matière environnementale,
devaient être avérées, le projet sera immédiatement arrêté, promet le gouvernement
jurassien dans un communiqué. Le promoteur s’y est formellement engagé.
Risque de
séisme pourtant avéré
Les opposants répliquent en rappelant que le sous-sol karstique du Jura et ses
nappes aquifères pourraient être pollués par la cimentation du puits de forage,
opération indispensable à garantir l’étanchéité du puits d’extraction. Les
risques encourus pendant la phase de fracturation hydraulique -de la roche sont
aussi de nature sismique. Ils rappellent que de semblables essais effectués à
Bâle en 2006 avait conduit à un tremblement de terre de magnitude 3,4 sur l’échelle
de Richter. A 20km du site de la Haute-Sorne, le village ajoulot de Réclère a
connu cette année un séisme encore plus important. Même si le promoteur parle
de stimulation au lieu de fracturation, les dangers encourus par la population
riveraine de ce forage sont les mêmes, conclut l’association Citoyens
Responsables Jura.