Crans-Montana veut puiser son eau via le barrage du Rawyl
Confrontées à une grave pénurie d’eau, les communes du Plateau de Crans-Montana veulent créer un nouveau réseau d’alimentation en se reposant sur les capacités du barrage de Tseuzier. Le projet prévoit aussi la production d’électricité d’origine renouvelable.
Crédit image: Zacharie Grossen, CC_BY-AS_4.0
Le lac artificiel de Tseuzier doit servir à stocker les réserves d’eau pour prévenir la pénurie estivale.
Qui le croirait? Les Alpes risquent de ne plus fournir assez de ressources en eau du fait de la fonte des glaciers sous l’action du réchauffement climatique. Confrontée à de graves pénuries cet été, la commune de Crans-Montana et sept autres collectivités valaisannes voisines veulent mieux utiliser les ressources du barrage de Tseuzier et son bassin-versant du col du Rawyl, pour renforcer leurs propres réseaux d’alimentation et d’irrigation.
Lente agonie de la Plaine-Morte
Comme point de départ, la disparition progressive du glacier de la
Plaine-Morte, si prisé des skieurs en hiver. Le Haut Plateau valaisan doit
aussi composer avec les caprices de la nature. La rivière descendant de la crête
est à sec. Et le barrage de Tseuzier a été construit pour répondre aux besoins
d’alimentation en électricité uniquement.
Il s’agit donc d’exploiter les ressources hydrauliques locales par la création d’un nouveau réseau de conduites. Le projet prévoit de diriger les eaux de fonte du printemps vers le lac artificiel du Tseuzier pour faire face aux pénuries estivales. Soit 20 km de conduites à aménager pour permettre la distribution de 8 millions de mᶟ d’eau, principalement pour l’agriculture.
Potentiel
hydroélectrique important
Les ingénieurs responsables du projet entendent aussi mieux exploiter les installations
hydroélectriques du Rawyl. La région concernée pourrait produire 34 millions de
KWh par an, ce qui représente l’alimentation de 6000 ménages. Une production
indigène d’énergie renouvelable, comme cela commence à se répandre.
Le coût du projet est estimé à 55 millions de francs. Les communes concernées ont sollicité le Conseil d’Etat valaisan pour le faire homologuer. Ils mettront ensuite le dossier à l’enquête publique. Pour l’heure, la principale opposition vient du WWF. Les premiers travaux sont attendus pour l’été 2023.