Aux abords de l’hôtel de ville d’Aigle, la verdure se heurte à la voiture
La rénovation du bâtiment de l’hôtel de ville d’Aigle se terminera en novembre, mais le réaménagement de ses abords extérieurs est encore combattu par référendum. La Municipalité persiste dans sa volonté de piétonniser et végétaliser le centre-ville, malgré l’opposition toujours vive d’une partie du corps électoral.
Crédit image: Jean-A. Luque
Le bâtiment de l’hôtel de ville d’Aigle est en pleine rénovation. Le réaménagement de ses abords est pourtant contesté au nom du soutien des commerçants du centre de la cité.
Après plus de dix ans de tribulations, la Municipalité d’Aigle (VD) risque encore de devoir attendre des mois durant le réaménagement des abords de son hôtel de ville, bâtiment en cours de rénovation. Le préavis urgent voté après le refus en votation populaire de la végétalisation du centre de la cité est à nouveau combattu par référendum. Les opposants à ces travaux paysagers ont jusqu’au 12 juillet pour espérer provoquer la tenue d’un nouveau scrutin. Ils entendent par leur action reprendre la question de l’accès motorisé au centre de la cité pour soutenir les commerçants.
Projet recalé,
projet saucissonné
Les aménagements extérieurs de l’hôtel de ville d’Aigle étaient inclus dans le
projet de piétonnisation de la place du Marché refusé par le peuple. Il s’agissait
dès lors, pour la Municipalité, de remettre l’ouvrage sur le métier pour terminer
la rénovation de ce bâtiment engagée il y a trois ans. L’exécutif de la commune
a donc fait voter une somme de 2,5 millions dans ce but. Il persiste dans son idée
de limiter la circulation automobile dans
cette zone, au profit de l’aménagement d’espaces verts de qualité.
Trois
interventions paysagères
Le projet avalisé par le Conseil communal à la fin mai prévoit trois interventions
paysagères distinctes autour de l’hôtel de Ville d’Aigle. Tout d’abord, le parvis
de l’entrée principale du bâtiment doit être refait avec un jeu de marches en
béton et une rampe pour les personnes à mobilité réduite. Un cyprès abattu sera
aussi remplacé par un alisier blanc, une essence indigène. En outre, l’espace
autrefois réservé au stationnement pour la police sera entièrement piétonnisé.
Une nouvelle surface en grès avec des poches perméables de verdure et des
graviers stabilisés sera aménagée le long de la rue Plantour, une artère où les
opposants au projet veulent maintenir des places de parc. Enfin, un jardin
public sera aménagé sur la dalle du parking souterrain du bâtiment.
Nouvel éclairage
public
Le projet des abords de l’hôtel de ville prévoit aussi de remplacer plusieurs
conduites et canalisations, ainsi que la pose d’un nouvel éclairage public. Il
vise à reprendre aussi largement que possible toutes les réflexions menées
depuis plus de dix ans. La Municipalité s’agace donc quelque peu du lancement de
ce nouveau référendum, qui retardera la réalisation de son projet de plusieurs
mois, voire de plusieurs années s’il aboutit. L’exécutif souligne que les travaux
projetés sont conformes à un permis de construire déjà entré en force. Le
préavis voté en mai permet aussi de renforcer l’étanchéité de la dalle du
parking. Les autorités rappellent que les travaux de rénovation de l’hôtel de
ville se termineront à fin novembre et que l’accès aisé à ce bâtiment doit être
garanti dans le même temps.
Main tendue aux
opposants
La Municipalité tend tout de même une perche aux référendaires en leur rappelant
avoir engagé une démarche participative à la suite du refus du réaménagement de
la place du Marché. « Ces consultations peuvent certainement déboucher sur
une réévaluation de la situation et une nouvelle décision politique »,
indique-t-elle dans un communiqué. Avec possibilité d’un nouveau référendum…