A l’abri de son Ecran de Bussigny, Cocoon se veut écrin efficace
A Bussigny, en plein Ouest lausannois, le tout nouveau centre d’activités et de services Cocoon est sur le point d’accueillir ses premiers locataires, dès le début de l’an. Ce projet d’envergure dévoile désormais toute son ampleur. Planté sur une parcelle triangulaire de presque 30 000 m², idéalement située, le complexe propose 38’000 m² de surfaces de travail à la location, ainsi que 13’000 m² d’espaces de stockage. Ses façades, composées de caissons qui ont un double vitrage à l’extérieur et un triple vitrage à l’intérieur, isolent parfaitement et redistribuent également l’énergie dans les bâtiments.
Crédit image: Photodrone.pro, Pedro Gutiérrez
Le site avec vue sur les Alpes et le Léman est impressionnant. Un bâtiment, logiquement baptisé Ecran, haut de 16 m et long de 211,5 m protège le complexe des nuisances et dangers de l’autoroute.
Jamais en Suisse autant de surfaces de bureau n’ont été disponibles à la location. Il est vrai que la pandémie liée au coronavirus a bouleversé les habitudes du tertiaire. Le télétravail – à temps partiel – est devenu une habitude et les besoins des entreprises s’en sont trouvés modifiés. Mais même en cette époque de changement, la demande existe pour des complexes de qualité, idéalement situés. C’est précisément le cas de Cocoon, un ensemble de quatre bâtiments, qui disposera dès le début 2024 de 38’000 m² de surfaces d’activités et de services, sans oublier 13’000 m² de stockage.
Avant même d’aborder la moindre question technique, Cocoon dispose d’un atout inégalable : l’emplacement. C’est en effet à Bussigny qu’il s’est installé, dans ce nouvel Eldorado immobilier que représente l’Ouest lausannois. Ce qui fut longtemps une banlieue somnolente se retrouve aujourd’hui au cœur d’une densification sans précédent entre Morges et Lausanne. Grandes et petites entreprises, commerce et industrie y cohabitent aussi, bénéficiant d’infrastructures et d’accès performants.
Crédit image: Photodrone.pro, Pedro Gutiérrez
A l’abri, Cocoon se compose encore de trois bâtiments. Les deux qui donnent vers l’extérieur sont rectangulaires. Mais au centre, le plus élégant se distingue par sa forme d’ellipse aérienne.
Cette accessibilité est un avantage indéniable du futur hub de business ; il se trouve à proximité immédiate de l’autoroute A1 qui connecte Lausanne, Genève et Yverdon. Et les transports publics ne sont pas en reste. Les bus tl 35 et tl 17 desservent rapidement les gares de Bussigny et Renens. Une desserte qui bénéficiera d’ici quelques années de l’arrivée du tram – juste devant Cocoon – et sa liaison avec le centre-ville du chef-lieu vaudois. A moins que les usagers ne privilégient les futures pistes cyclables…
Impressionnant
bâtiment Ecran
Depuis quelques mois déjà, les 100’000 automobilistes qui empruntent
quotidiennement l’autoroute de contournement de Lausanne ont le regard attiré,
à la hauteur de Crissier-Bussigny, par une impressionnante façade en bordure
d’asphalte. Une paroi haute de 16 m et longue de 211,5 m. Un édifice-écran
composé de 216 blocs préfabriqués et 15 caissons vitrés – sortes de jardins
d’hiver hermétiques. L’empilement de ces blocs volontairement accidenté offre
une vision de rempart moderne. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, ce
bâtiment-écran est à la fois une muraille contre les nuisances sonores de la
circulation et une marque symbolique qui délimite l’entrée d’un nouveau
domaine : Cocoon.
Le centre d’activités et de services trône sur une parcelle triangulaire en pente de quelque 30’000 m². Un terrain ingrat qu’il a fallu travailler et qui a nécessité notamment un terrassement de 12 m de profondeur en présence de molasse, afin de permettre le soutènement des parois de fouille par la construction de parois parisiennes /ancrées. A l’arrivée, ce ne sont pas moins de 150’000 m³ de terre qui ont été déplacés pour pouvoir élever le complexe.
20 ans de
préparation et de travail
« Cocoon a été un travail de très longue haleine, explique Patrick Heimo,
directeur de CP Immo en charge du projet. La parcelle a été achetée en 2003
déjà et les premières approches pour l’inscrire dans le cadre d’une
planification remontent à 2006. En fait, il a fallu une vingtaine d’années
d’efforts pour achever ce pôle d’activités ! » A l’abri derrière son bâtiment
Ecran, comme dans un écrin, Cocoon porte à merveille son patronyme. Serein et
enveloppant, il joue de ses atouts : un cadre de travail calme et efficace en
osmose avec un environnement de verdure et des vues plongeantes sur le
Mont-Blanc, les Alpes et le Léman au sud, la campagne et le Jura au nord.
Quand on parle de calme et d’efficacité, on se rapporte bien sûr au concept architectural du complexe. En effet, le site entier se veut zone piétonne. Aucun véhicule bruyant ou polluant n’est autorisé en surface. Toute la circulation motorisée (du véhicule privé au poids lourd) est canalisée en souterrain par une rampe d’accès au sud-ouest de la parcelle. Sur quatre niveaux de sous-sol, au flux soigneusement étudié, sont concentrés les zones de livraison, les espaces de stockage des marchandises, 380 places de parking et bien sûr les locaux techniques. Ce vaste monde souterrain relie bien sûr tous les édifices.
En surface, trois bâtiments se dressent presque perpendiculairement au rempart autoroutier. Les deux qui donnent vers l’extérieur sont rectangulaires. Mais au centre, le plus élégant se distingue par sa forme d’ellipse aérienne. Des ogives, ailes discrètes, affinent sa silhouette et sectionnent le fuselage de verre et d’acier, étage après étage. Porté par des pilotis, l’édifice est comme en apesanteur, ombre protectrice qui domine l’esplanade de 1700 m² et les différents niveaux qui épousent le terrain.
Crédit image: Jean-A. Luque
Le complexe joue des courbes et des droites. Des ogives affinent la silhouette des édifices et sectionnent le fuselage de verre et d’acier, étage après étage. Ces ailes discrètes font office de brise-soleil et protègent la façade contre le rayonnement direct en été. En hiver, elles jouent un rôle de protection contre le givre.
Ombre et soleil. Tout le défi environnemental et climatique se résume à ces deux mots. En effet, comment concilier baies vitrées et températures de travail agréables, été comme hiver. Et sans gaspillage d’énergie !
Ogives
brise-soleil
« La lumière peut être très intense dans le bâtiment avec une façade qui est
complètement vitrée, reconnaît Félix Stämpfli, concepteur de Cocoon, architecte
chez ass architectes associés. Mais nous avons mis au point un système en
double-peau extrêmement isolant qui en plus produit et recycle l’énergie. Au
niveau de la protection solaire, nous avons les ogives qui font office de
brise-soleil et protègent la façade contre le rayonnement direct en été. Elles
fonctionnent aussi relativement bien en hiver et jouent également un rôle de
protection contre le givre. Avec un rayonnement solaire qui est plus bas, on a
beaucoup d’apports qui arrivent à l’intérieur, donc on a un système optimisé
contre la surchauffe et en maximisant les apports solaires. »
Façade
double-peau
« Les façades de Cocoon sont composées de caissons qui ont un double vitrage à
l’extérieur et un triple vitrage à l’intérieur, poursuit Félix Stämpfli. Ce qui
crée un espace tampon d’environ 60 cm, un peu comme un jardin d’hiver, qui va
fortement isoler le bâtiment et assurer une ambiance dans les espaces
intérieurs qui est extrêmement stable. On a fait un prototype que nous avons
testé pendant deux ans et qui nous a permis de mesurer un niveau d’isolation
largement au-delà des attentes et des calculs initiaux. En fait on a une façade
qui isole comme un mur. »
Pour assurer une bonne partie de la consommation énergétique de ses bâtiments, Cocoon est équipé de plus de 3000 m² de panneaux solaires photovoltaïques de dernière génération. Toutes les surfaces de toitures restantes sont végétalisées, ce qui apporte également une isolation thermique importante qui participe au bilan énergétique global du site.
Modulable à
l’envi
S’il se veut exemplaire au niveau environnemental, le centre d’activités et de
services se distingue aussi par son efficacité. Les étages s’organisent tous
autour d’une colonne vertébrale, noyau central qui concentre la technique et
canalise la circulation (ascenseurs et escaliers). Ils se présentent comme de
vastes plateaux libres autoportants. Les surfaces de bureaux sur la périphérie
sont aussi libres que possible, modulables à l’envi de 300 m² à plus de 1000 m².
Les techniques circulent et rayonnent via les plafonds actifs.
Végétalisation
généreuse
Le projet ne serait pas abouti sans un travail intense sur les aménagements
extérieurs. Un habillage végétal sur-mesure qui contribue non seulement à
l’esthétique globale du complexe, mais doit aussi et surtout permettre de
combattre les îlots de chaleur. Pour trancher avec les surfaces minérales du
site, l’idée est d’y distribuer et intégrer une végétation luxuriante avec des
zones ombragées. Tout un jeu de murets et de petites terrasses de verdure est
organisé pour agrémenter la rigidité du bâti. Et vu du ciel les centaines
d’arbustes des toitures végétalisées apportent une touche de verdure et
fraîcheur bienvenue.
En lisière de parcelle, l’aménagement paysager se veut plus exubérant, plus libre. De nombreuses essences de prairies sont ensemencées et, pour apporter de la hauteur, pas moins de 75 grands arbres aux essences locales sont plantés en pleine terre.