New York s’enfonce sous l’effet de la masse de ses immeubles
Des chercheurs de l’Université américaine de Rhode Island sont parvenus à modéliser les effets de la masse des immeubles de New York sur leur sous-sol, révélant ainsi un tassement de un à deux millimètres par an. La situation côtière de la ville et son activité la rendent vulnérables aux inondations et aux ouragans.
Crédit image: Percival Kestreltail, CC_BY-SA_3.0
Selon l’étude, les modes de construction des immeubles de Manhattan intensifient les risques de catastrophe déjà présents du fait du réchauffement climatique.
La géodésie est implacable. Les immeubles de Manhattan et d’autres quartiers de New York mettent en péril la stabilité de leur sol. Des chercheurs de l’Université de Rhode Island viennent de révéler que la masse des constructions de la mégapole américaine provoquait un affaissement moyen de un à deux millimètres par an.
Ce phénomène n’est ni nouveau ni localisé, révèle la revue scientifique Earth’s Future. Il est même propre à toute ville côtière et exposée de ce fait à des risques majeurs d’inondations. L’affaissement moyen correspond en moyenne à la déformation du substrat rocheux d’origine glaciaire sur lequel est construite la ville. En certains endroits, les valeurs peuvent aussi être encore plus élevées du fait de bâtiments construits sur des sous-sols mous ou des remblais artificiels.
Climat et effet
de serre
Le phénomène est encore plus fort en raison de l’élévation du niveau des mers
provoqué par le réchauffement climatique. New York y est particulièrement exposée. L’émission des gaz à
effet de serre ne permet de réduite la barrière naturelle du cisaillement du
vent, ce qui augmente le risque d’ouragans. Autant de menaces sur l’espace construit.
Critères
multiples
L’étude américaine a estimé un par un la masse des bâtiments et la nature du
sol sur lequel ils sont construits. Une estimation moins précise que celle des
constructeurs, reconnaît-elle. L’observation depuis des satellites confirme le
tassement général des immeubles new-yorkais. Leur masse varie en fonction de leur contenu
et des matériaux utilisés. La géologie très complexe de la ville de New York,
avec ses dépôts de limon, sable et argile ainsi que ses moraines glaciaires, vient
aussi pondérer les résultats obtenus. Les fondations en treillis ou en radier compliquent
aussi l’estimation de la charge des bâtiments.
La construction
a pesé
Les chercheurs ont donc pondéré tous ces critères qui déterminent combien l’activité humaine de
construction a pu peser sur le tassement naturel du terrain. A Manhattan, par
exemple, Une très grand nombre d’immeubles sont ancrés directement sur leur substrat
rocheux. Ce qui rend la comparaison un peu plus aisée. C’est la première fois
que toutes ces valeurs font l’objet d’une modélisation. De quoi mieux appréhender
l’urbanisme et la construction en zone côtière, espèrent les chercheurs.