Le canton de Vaud manque de stratégie pour protéger son patrimoine bâti
La Cour vaudoise des comptes invite son canton à revoir les procédures de protection du patrimoine bâti. Elle constate dans un audit que les pratiques et les procédures sont souvent peu pratiques, voire obsolètes. Cela complique le travail des experts invités notamment à se prononcer sur des demandes de rénovation.
Crédit image: Soumya Basu, CC_BY-SA_4.0
La procédure de protection des biens patrimoniaux du canton de Vaud n’est pas toujours très claire et uniforme, constate la Cour des comptes.
Le constat est accablant. La protection du patrimoine bâti du canton de Vaud manque de stratégie, constate un audit de la Cour des comptes. Les procédures de classement ne sont pas assez encadrées dans les communes, et le recensement architectural souffre de graves lacunes. A tel point qu’il faudrait 200 ans pour rattraper le retard pris !
L’audit de l’organe de contrôle des activités de l’Etat de Vaud révèle aussi que la Division des monuments et des sites ne peut plus faire son travail de manière sereine et surtout rapide. Les autorisations de classement qu’elle délivre ne reposent pas toujours sur une transparence et une égalité de traitement absolue. De plus, les pratiques communales varient souvent au cas par cas, ce qui rend très difficile la mise en place d’une vraie stratégie de classement du patrimoine bâti.
Recensement
suspendu
Le canton de Vaud a suspendu son recensement architectural en 2012. Ses données
sont devenues obsolètes dans la moitié de ses communes. La Cour des comptes
demande dont de renforcer et d’améliorer cet inventaire, si utile dans le
domaine de la construction. Elle veut aussi que le traitement des demandes de travaux
de rénovation impliquant un bien classé soit mieux priorisé. Le droit doit
aussi être appliqué de manière plus uniforme. La gestion du patrimoine doit
enfin développer des outils de gestion numérique plus performants.
L’audit recommande donc d'améliorer la qualité du travail incombant aux experts des monuments et des sites. Ceux-ci doivent en effet faire face à une surcharge, et les procédures manquent de rigueur formelle. Pour mieux harmoniser la conduite de projets impliquant le patrimoine sur sol vaudois.