La Finlande mise sur le nucléaire et l’éolien offshore pour son électricité
En mettant en service
le réacteur nucléaire le plus puissant d’Europe, la Finlande ne fait qu’assurer
sa propre production d’électricité mise à mal par le conflit ukrainien. Le pays
va aussi miser sur l’éolien offshore pour cultiver son attachement aux énergies renouvelables.
Crédit image: TVO
La mise en service de ce réacteur, réalisé par le géant français Areva et son partenaire finlandais TVO, répond à l’arrêt des importations d’électricité en provenance de la Russie voisine.
La guerre en Ukraine et l’arrêt de l’importation d’électricité russe a relancé l’intérêt pour la mise en exploitation d’un troisième réacteur nucléaire sur le site d’Olkiluoto, situé au sud-ouest de la Finlande au bord du golfe de Botnie. Les installations font du complexe le plus puissant d’Europe et le troisième au monde en termes de puissance. Cela dans un pays qui développe massivement, de concert avec ses voisins scandinaves et baltes, l’éolien offshore.
La construction de ce réacteur a été décidée après la catastrophe de Tchernobyl. Elle répondait déjà à l’époque à l’augmentation des besoins en énergie de l’industrie finlandaise, notamment celle du papier. Sa réalisation a été confiée au géant industriel français Areva, en partenariat avec l’entreprise finlandaise TVO. De nombreux rebondissements politiques et divers problèmes techniques ont cependant retardé le chantier. Récemment, des problèmes de pompage de l’eau ont différé la mise en service du réacteur.
En mer où
souffle le vent
Si la Finlande augmente sa capacité de production d’électricité d’origine
nucléaire, elle n’en délaisse pas moins le renouvelable. Elle prépare la
réalisation d’un gigantesque – et premier - parc éolien offshore de 1,3 GW dans
le golfe de Botnie. De deux à trois milliards d’euros seront nécessaires à la production
en mer de 5 TWh d’électricité, soit l’équivalent de 250'000 ménages. Le pays
veut ainsi atteindre son objectif zéro carbone au début des années 2030.
Nucléaire et énergies renouvelables peuvent donc cohabiter en Finlande. La Suisse démantèle actuellement sa centrale de Mühleberg, même si la crise énergétique relance le débat de l’abandon progressif de l’atome. L’éolien est par contre englué dans les procédures d’opposition et le solaire est en plein développement, que ce soit dans les Alpes ou sur les bâtiments.