Une petite île indonésienne assigne le cimentier Holcim en justice
C’est une première
en Suisse. Les habitants d’une petite île indonésienne viennent de décider le Tribunal cantonal zougois à ouvrir une instruction judiciaire civile à l’encontre du cimentier Holcim. Ils
accusent celui-ci de détruire leur environnement en stimulant les catastrophes
climatiques dont ils sont victimes du fait de l’élévation du niveau de la mer. L'entreprise rejette les accusations.
Crédit image: Entraide protestante suisse
Les habitants de cette petite île indonésienne se sont constitués partie civile auprès de la justice zougoise.
Le réchauffement climatique accélère la hausse du niveau des océans. Le phénomène est connu, et cela a des conséquences désastreuses sur les populations côtières. L’Entraide protestante suisse (EPER) et deux de ses partenaires actifs dans la protection de l’environnement imputent ces catastrophes à l’action humaine.
Parmi les entreprises particulièrement visées se trouve le groupe Holcim. Le cimentier est toujours accusé d’émettre d’importantes quantités de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Sur l’île indonésienne de Pulau Pari, au nord-ouest de la capitale Djakarta, les phénomènes climatiques provoquent d’importantes inondations. Et par là une baisse des revenus touristiques.
Indemnisation
réclamée
Par leur action en justice, engagée après l'échec d'une séance de conciliation, les habitants de l’île demandent une indemnisation qui
leur permettra de prendre en charge diverses mesures de protection
environnementale. Dans un communiqué, l’EPER, qui les représentent au même titre
que deux autres associations de protection de l’environnement, indique que la
réparation sollicitée auprès du cimentier doit être adaptée aux préjudices déjà
subis.
La procédure lancée à Zoug contre Holcim est ordinaire. Mais elle fait partie d’un vaste mouvement international de contestation de politiques étatiques ou d’entreprises en défaveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Le cimentier rejette les accusations portées contre lui et sa stratégie climatique. Il affirme avoir une approche scientifique basée sur l'abandon total de ses émissions de dioxyde de carbone. Il a réduit ses activités dans l’archipel indonésien en 2009 en les vendant à un groupe local.