Le patronat se prépare au ralentissement de la conjoncture
Les experts économiques prévoient un ralentissement de l’activité de la construction en Suisse, et cela conduit le patronat à chercher un mode de travail plus flexible. Cela malgré un chiffre d’affaires cumulé de 23 milliards estimé pour 2022.
Crédit image: Société suisse des entrepreneurs
Le patronat de la construction veut flexibiliser son modèle de travail pour mieux répondre aux soubresauts de l’économie.
A croire les chiffres avancés par la Société suisse des entrepreneurs (SSE), la construction se porte bien en Suisse. Malgré la pandémie, le chiffre d’affaire cumulé du secteur se maintient à un niveau élevé. Le patronat conclut donc à la stabilité par rapport aux résultats de 2021.
Ces données ne sauraient occulter le risque d’un fort ralentissement de l’économie de la construction, phénomène déjà évoqué par différentes expertises économiques. Le prix élevé des matériaux continue de plomber les résultats de la branche, et les taux d’intérêt repartent à la hausse. La branche se précarise, cela d’autant plus que les partenaires sociaux n’arrivent toujours pas à renouveler la convention collective.
Résultats
stables
La SSE indique dans un communiqué s’attendre à un chiffre d’affaires de 23
milliards de francs pour l’année 2022. Le nouveau élevé des recettes de 2021 se
maintiendra donc cette année. Toutefois, la marge bénéficiaire des entreprises reste
faible. Et l’évolution de la conjoncture reste incertaine.
Le patronat préconise des investissements supplémentaires dans la construction de logements. Cela pour répondre à un taux de vacance faible et à une croissance démographique forte. Les entrées de commande demeurent élevées dans ce domaine.
Le
non-résidentiel en berne
Par contre, la construction non-résidentielle suit le chemin inverse. La
construction de bâtiments commerciaux, industriels et de bureaux devrait donc
ralentir ces prochains mois. Les entrées de commandes dans ce domaine reculent
déjà, constate la SSE.
Face aux fluctuations économiques et conjoncturelles, la SSE réitère sa proposition d’un nouveau modèle de travail plus flexible. Les entreprises pourraient ainsi mieux appréhender les soubresauts de l’économie. Le patronat veut aussi conserver les travailleurs qualifiés. Il repose son argumentation sur un taux de chômage faible dans le secteur de la construction. Les syndicats, pour le moment, sont restés sourds à l’idée d’une flexibilisation accrue du travail. Ils l’ont même dénoncée dans les différents mouvements de grève qu’a connus la Suisse au début novembre.