Les Romains savaient choisir leurs ingrédients pour fabriquer leur béton
Des chercheurs américains et européens estiment avoir percé le secret de la longévité du béton utilisé pour construire les monuments les plus emblématiques de la Rome antique. Tout est dans le matériau et sa préparation, ont-ils pu établir.
Crédit image: Gary Ullah, CC_BY-AS_2.0
La solidité de la voûte du Panthéon romain s’explique par la nature volcanique de certains composants de son béton, révèle une étude.
Les Romains n’ont pas pu le savoir, mais leurs principaux monuments, comme le Panthéon, résistent encore et toujours à l’usure du temps. Des chercheurs américains et européens semblent avoir trouvé l’explication de cette longévité dans la nature des matériaux utilisés dans l’Antiquité pour la construction. Et ce sont à la fois la nature des roches extraites à cette fin et leur préparation qui viennent faire un immense pied de nez aux techniques actuelles.
Résistance aux
intempéries
La majorité des matériaux utilisés dans la construction courante des monuments
de la Rome antique comportait des résidus volcaniques très résistants, ont
découvert les chercheurs. Ces agrégats étaient mélangés avec un mortier
comportant des minéraux, une source de chaux vive et de l’eau. Utilisés
notamment dans la construction de quais et de digues, ces bétons étaient ainsi
particulièrement solides en cas d’intempéries.
La préparation de ce béton très solide et résistant lui a certainement fourni les garanties d’une longue vie, estiment les auteurs de cette étude. Le professeur Admir Masic, du Massachusetts Institute of Technology, estime même que le Panthéon n’aurait pas résisté à l’usure des siècles sans son béton d’origine volcanique. Les chercheurs émettent l’hypothèse que la chaux vive n’a pas été mélangée à de l’eau avant d’être ajoutée aux autres ingrédients de ce béton antique.
Fracturation
mécanique
Pour établir leurs conclusions, les chercheurs ont coulé du béton d’inspiration
romaine et l’ont fracturé mécaniquement, Ils ont ensuite exposé les morceaux à
de l’eau courante pendant une période de 30 jours. Les échantillons contenant
des clastes de chaux scellés avec de la calcite sont devenus homogènes.
L’approche romaine pourrait donc trouver une utilité dans les techniques modernes de construction. Notamment en mettant en évidence les mécanismes d’auto-guérison du matériau constatés pendant cette nouvelle étude.