Les maçons ont crié leur colère partout en Suisse romande et le patronat dépose plainte
Les maçons
romands terminent deux jours d’ébullition sociale avec le sentiment d’avoir pu
clamer leur colère contre le patronat. Diverses villes ont accueilli des cortèges
et des interruptions du travail sur les chantiers. La place est au retour à la
négociation, a indiqué Unia. Mais la Société suisse des entrepreneur vient de décider de saisir la justice pour ce qu'elle estime être une violation de la paix du travail.
Crédit image: Unia, Luca Dubuis
Les maçons ont défilé partout en Suisse romande, et notamment à Genève.
Plébiscité par les maçons lors d’assemblées syndicales, l’appel à la grève dans le secteur de la construction a touché entre 6000 et 7000 personnes en ce début de semaine en Suisse romande. Les syndicats Unia et Syna ont mobilisé les travailleurs du secteur pour défiler à La Chaux-de-Fonds, Genève, Delémont, Fribourg et Lausanne pour relayer leurs revendications déjà exprimées à Bellinzone et à Bâle. Avant d’aller crier leur colère à Zürich en fin de semaine, sous les fenêtres de leur patronat, à savoir la Société suisse des entrepreneurs (SSE).
La colère des maçons devant la « dégradation » de leurs conditions de travail s’est donc manifestée de manière bruyante et colorée. Ce que la SSE n’a pas manqué de dénoncer au préalable, parlant même de show dans un encart publicitaire publié par différents médias. Les négociations très difficiles en vue du renouvellement de la convention collective se dérouleront encore dans un climat social tendu et l’incompréhension mutuelle des partenaires sociaux.
Conditions jugées inacceptables
Responsable de
la construction chez Unia, Nico Lutz explique à nouveau dans un communiqué que
le métier de maçon est dur et dangereux. Un accident mortel survenu ces jours
dans le canton de Fribourg le rappelle. Pour les délégués syndicaux, la
proposition du patronat d’instaurer une semaine de travail de 58 heures et des
journées de 12 heures est inacceptable. Unia dénonce aussi le fait que la SSE conditionne
l’augmentation des salaires à l’acceptation de ces nouvelles conditions. Le
syndicat en appelle une nouvelle fois au dialogue.
La SSE n'a pas tardé à répliquer. Lors de ses assises à Lugano, elle a décidé de saisir le Tribunal arbitral suisse pour ce qu'elle estime être une grave violation de la paix du travail. Elle considère toujours les grèves comme illicites. Pourtant, elle a déjà été déboutée au pénal à Genève pour une plainte similaire.