Le conflit ukrainien risque de faire flamber les prix de l’acier
Devant les craintes de pénurie d’acier et de hausse des prix, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) tient à rassurer le monde de la construction. Elle rappelle que les contrats conclus avec les fournisseurs peuvent prévoir de limiter la casse. Le conflit ukrainien et ses conséquences économiques l’invite toutefois au dialogue avec les autorités.
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La livraison de l’acier d’armature n’est pas encore mise en péril par la guerre en Ukraine, malgré les incertitudes pesant sur les prix, assure la Société suisse des entrepreneurs.
La guerre en Ukraine affole les marchés, mais la Société suisse des entrepreneurs (SSE) n’entend pas céder à la panique devant le renchérissement des prix des matières premières, et de l’acier en particulier. Devant les craintes exprimées par sa section tessinoise, elle rappelle que les informations relatives à la disponibilité de ce matériau ne sont pas claires.
Les entrepreneurs tessinois craignent de devoir arrêter des chantiers, notamment du fait de la hausse des prix de l’énergie et de la pénurie d’acier d’armature. Dans un communiqué, leur faîtière estime que le secteur sidérurgique ne doit pas s’attendre à des problèmes de livraison significatifs ces prochaines semaines. De plus, la validité des prix de l’acier n’excède pas quelques jours, ce qui peut rendre le marché volatil.
Les fournisseurs, rappelle la SSE, ne peuvent faire valoir un quelconque renchérissement uniquement si les conditions générales des contrats le mentionnent explicitement. Si un évènement externe remet en question ces clauses, ils doivent également en apporter la preuve. Enfin, une simple hausse des prix n’entraîne pas forcément l’impossibilité de livrer les matériaux commandés.
Les RHT, un
meilleur remède
La SSE se base sur le Code des obligations pour rassurer le secteur de la
construction face aux incertitudes provoquées par la guerre. Elle indique que
les sanctions provoquées par un conflit peuvent justifier la réduction de l’horaire
de travail. Les Tessinois ont préféré évoquer les arrêts de chantier au
détriment des RHT, mais leur faîtière leur rappelle de traiter les difficultés
au cas par cas. La SSE est déjà pris langue avec les autorités pour évaluer les
conséquences de la pénurie de matières premières dans le secteur de la
construction. Par ailleurs, le géant russe de l’acier Severstal se bat déjà
contre le défaut de paiement que lui fait risquer les sanctions occidentales
prises contre son patron et principal actionnaire, l’oligarque Alexeï
Mordachov.