Le canton de Vaud veut sauver le Mormont par l’économie circulaire
Un contre-projet vaudois à l’initiative lancée pour sauver le site du Mormont, près d’Eclépens (VD), des appétits du cimentier d’Holcim vise à encourager les acteurs du secteur à pratiquer le recyclage systématique des matériaux. Le Conseil d’Etat veut ancrer ces principes dans la Constitution.
Crédit image: Holcim
Holcim pourra continuer d'exploiter son site d'extraction d'Eclépens tout en se pliant aux exigences vaudoises en matière de protection de l'environnement.
Après l’occupation de la colline du Mormont, près d’Eclépens pour y dénoncer l’exploitation de ciment par Holcim, le Conseil d’Etat vaudois veut calmer les esprits tout en se montrant proactif. Il présente pour cela un contre-projet direct à l’initiative lancée par les Verts pour sauver ce site naturel préservé des appétits des milieux de la construction. Le gouvernement, affirme-t-il dans un communiqué, poursuit les mêmes buts que les initiants, pour le site et pour d’autres endroits du canton, comme les rives de la Venoge.
Enfoncer le
clou du durable
Il n’est pas facile de réunir les intérêts des défenseurs de l’environnement et
les géants de la construction. Même si Holcim prouve par de nombreuses initiatives
qu’il privilégie les matériaux écologiques et les techniques durables. Le
canton de Vaud souhaite être encore plus actif dans ce mouvement, en généralisant
l’économie circulaire et le recyclage des matériaux.
Une politique d’exemplarité
Le contre-projet à l’initiative Sauvons le Mormont élargit donc le débat. Outre
la garantie d’une meilleure protection du site naturel d’Eclépens, il souhaite être
un exemple pour les acteurs de la construction en évitant, pour tous les
projets cantonaux, la production de déchets et en encourageant le réemploi. Le gouvernement
vaudois soumet donc au Grand Conseil l’octroi d’une enveloppe de 1,1 million
pour renforcer cette exemplarité. Il s’agit d’encourager un changement des
pratiques du secteur.
Holcim contenu dans
ses appétits territoriaux
Le cadre légal proposé par le Conseil d’Etat limite l’exploitation de la
colline du Mormont par Holcim aux périmètres déjà autorisés. Le Tribunal
fédéral a d’ailleurs fixé un certain nombre de limites et de conditions au
cimentier. Comme l’obligation de remettre au propre les sites dont l’exploitation
est terminée.
Sept nouvelles décharges
prévues
Si le contre-projet
est approuvé, les principes de l’économie circulaire seront inscrits dans la Constitution
vaudoise. Le canton de Vaud produit 4,5 millions de tonnes de déchets par an. Il
s’agit de limiter les capacités de placement en décharge à des matériaux faiblement
pollués. La création de sept nouvelles décharges est déjà planifiée, essentiellement
dans un Ouest lausannois en plein développement.