L’acier, un matériau mieux recyclable pour lutter contre les aléas climatiques
L’EPFL développe des méthodes et des principes à adapter pour mieux intégrer le réemploi de l’acier dans la construction. Ce matériau offre en effet un potentiel prometteur de performance et de résistance dans le cadre de la rénovation de bâtiments touchés par une catastrophe d’origine climatique.
Crédit image: EPFL, Alain Herzog
Le professeur Lignos et ses équipes plaident la simplicité dans l’emploi de l’acier, notamment dans des projets de déconstruction et de reconstruction.
L’usage d’un matériau de construction aussi traditionnel que l’acier peut survivre à la lutte contre le réchauffement climatique. Selon le professeur de génie civil Dimitrios Lignos, de l’EPFL, il faut cependant modifier quelques habitudes tenaces. Sa chronique, parue dans trois quotidiens romands, plaide donc pour une utilisation plus réfléchie des matériaux dans le domaine de la construction métallique.
Structures vulnérables
Les structures en acier, rappelle le scientifique, sont en effet davantage
exposées aux aléas du climat, surtout lorsqu’elles sont vieillissantes. Les matériaux
de construction traditionnels sont vulnérables aux conditions météorologiques
extrêmes à long terme. L’acier peut donc prévenir les risques, moyennant conditions.
Prévoir la
performance
Le professeur Lugos plaide ainsi pour une réutilisation de l’acier dans des bâtiments
en fin de vie. Les recherches de son laboratoire ont permis de déterminer que
ce matériau se prête le mieux au réemploi. Elles ont associé de nouvelles techniques
numériques pour établir des prévisions plus fiables sur la capacité de résistance
des éléments recyclés. Cela devrait permettre, selon le professeur, d’utiliser
un modèle uniforme pour répondre aux exigences de performance dans la
rénovation d’un bâtiment.
Simplicité dans
la reconstruction
L’étude de l’EPFL ne bannit pas complètement le processus de déconstruction, même
si « reconstruire mieux qu’avant » lance de multiples défis aux
ingénieurs et au domaine de la réutilisation performante des matériaux. Elle préconise
l’usage d’éléments faciles à remplacer dans des structures qui présentent des
risques de déformations à cause de catastrophes naturelles. Elle recommande
aussi d’accélérer le processus de déconstruction et de reconstruction. Enfin, elle
prône le rétablissement rapide des fonctions des bâtiments touchés par des catastrophes
naturelles.
Eviter l’abandon
de bâtiments
Dans tous les cas, l’EPFL développe et valide de nouveaux schémas de structures
métalliques. Il s’agit de les rendre plus durables et plus résistantes aux aléas
du changement climatique. Et d’éviter que les bâtiments touchés par des événements
climatiques extrêmes soient trop longtemps laissés à l’abandon.