La récupération d’acier et d’aluminium tousse en Suisse
Cœur de l’industrie suisse, le métal souffre en cette fin d’année en Suisse. La politique énergétique de la Confédération empêche le secteur de développer ses activités de recyclage, dénonce l’association faîtière. Celle-ci veut que le Conseil fédéral corrige sa copie.
Crédit image: DR
L’aciérie de Gerlafingen doit à nouveau licencier cette année.
Si la construction suisse tremble pour son avenir en raison d’un volume de carnet de commande très tendu, l’industrie métallique a tout à craindre de la politique énergétique de la Confédération. Les vagues de licenciements qui touchent actuellement l’aciérie de Gerlafingen (SO) viennent le souligner. L’association Métal Suisse tire la sonnette d’alarme, en voulant mieux protéger les sites de production de base à forte consommation d’énergie.
Stahl Gerlafingen AG assure l’approvisionnement de la construction suisse avec 600'000 t d’acier par année. Le site est certifié écologique, avec e 368 kg de dioxyde de carbone émis par tonne d’acier d’armature. Métal suisse en fait un exemple d’économie circulaire.
La manne
fédérale n’atteint pas sa cible
Les responsables de cette entreprise ont pourtant signalé à la Confédération
que la politique énergétique actuelle les pénalisait. Ce sont en effet les plus
gros fournisseurs d’énergie qui en bénéficient, tempête Métal suisse dans un
communiqué. L’association veut que l’argent qui est distribué à titre d’incitation
lui revienne. Elle indique aussi que l’approvisionnement du secteur de la
construction avec de l’acier étranger – 600'000 t par an - n’est pas
réalisable. Cela aurait des conséquences néfastes sur les activités de
recyclage de la ferraille.
Crédit image: Etat du Valais
Durement touché par les intempéries en juin, le site de production d’aluminium de Chippis (VS) a pu reprendre ses activités en attendant d’être davantage sécurisé.
Les effets de cette politique se font déjà sentir. Stadler Rail a dû demander le chômage partiel, notamment en raison des intempéries qui ont touché en juin le site métallurgique de Chippis (VS). L’industrie reste fortement dépendante de l’acier et de l’aluminium. De nouveaux licenciements ne sont pas à exclure dans le secteur de la construction métallique, avertit la présidente de Métal suisse Diana Gutjahr. Son tissu économique est surtout fait d’entreprises familiales, comme à Gerlafingen.
Il s’agit donc de corriger la politique industrielle en conséquence. Les performances de recyclage de l’acier doivent notamment être indemnisées à l’instar de ce qui se pratique dans plusieurs pays européens, plaide Métal suisse auprès du Conseil fédéral.