La pâte de ciment championne du recyclage des matériaux
Pour conjurer des coûts élevés et améliorer l’efficacité du recyclage des matériaux de construction, des chercheurs de l’Imperial College misent sur la pâte de ciment. Leur étude réalisée de concert avec l’EPFL et le Laboratoire de recherches sur les matériaux (Empa) explore les meilleures méthodes de minéralisation du dioxyde de carbone.
Crédit image: Etat de Genève
Le recyclage des déchets de chantier est déjà largement pratiqué, mais pas toujours de manière économe et efficace, selon les chercheurs de l’Imperial College London.
Les méthodes utilisées pour produire des matériaux de construction écologiques foisonnent, mais il semble que la minéralisation du dioxyde de carbone contenu dans des déchets de ciment soit la plus économique et la plus efficace. Des chercheurs du Département de génie civil de l’Imperial College de Londres en apportent la preuve. Aidés par le Laboratoire fédéral de recherches sur les matériaux (Empa) et l’EPFL, ils viennent de publier une étude basée sur le recyclage de la pâte de ciment et ses impacts environnementaux.
Un liant pour
le carbone
Le dioxyde de carbone contenu dans les matériaux de construction peut ainsi être
absorbé par minéralisation dans le béton, les briques, les pavés ou les substituts
de clinker. La pâte de ciment provenant d’immeubles démolis peut ainsi relier
tous ces déchets de construction entre eux. Mais encore faut-.il trouver la
bonne formule pour que le procédé soit vraiment efficace.
Des coûts
réduits
Les chercheurs londoniens et suisses ont donc établi dix méthodes différentes
de minéralisation du dioxyde de carbone contenu dans les matériaux de construction.
Seules deux d’entre elles ont donné des résultats probants. Ils sont partis du constat
que la réduction des émissions en situation réelle n’était pas assez performante.
De plus, la minéralisation du dioxyde de carbone coûte entre deux et cinq fois
moins cher que les techniques de son stockage.
Appel à la
transparence
L’étude n’est cependant pas une panacée, reconnaissent ses auteurs. Mais elle
permet de développer un soutien au recyclage du béton démoli en vue de la minéralisation
du carbone. Elle précise aussi les débouchés économiques d’un tel processus.
Elle appelle enfin à plus de transparence en matière de compétitivité. Chaque entreprise
impliquée étant convaincue que sa solution est la meilleure !